Abstract FR:

Quel sens revêt la notion de transfert de connaissance pour une firme engagée dans un environnement de plus en plus concurrentiel ? En optant pour une vision intégrative du phénomène, cette thèse tente d'apporter une réponse empruntant aux perspectives technico-économique et socio-constructionniste, identifiées dans la littérature en management stratégique. Cette vision intégrative se révèle utile à la compréhension de la dimension sociale du transfert de connaissance que nous appréhendons à travers la relation entre l'unité source et les unités réceptrices de la connaissance, encastrée dans un contexte social particulier. Le transfert de connaissance apparaît ainsi comme un processus éminemment social par lequel l'expérience des unités réceptrices est affectée par celle de l'unité source à des fins d'apprentissage et/ou d'innovation. L'analyse qualitative et quantitative de transferts de connaissance au sein d'un projet organisationnel dans une grande entreprise française permet d'étayer empiriquement notre vision intégrative et plus particulièrement de mesurer l'influence de la relation source-récepteur sur la réussite des transferts étudiés. Nous mettons notamment en exergue la dimension mécanique délibérée qui peut provoquer la dimension interprétative émergente du processus de transfert. Les structures sociales supportant ces dimensions s'avèrent différentes aussi bien dans leur forme que dans leur nature. Par ailleurs, le temps apparaît également comme un outil de gestion du passage de l'une à l'autre. Enfin, nous proposons une dynamique relationnelle dans laquelle les éléments cognitifs priment dans l'explication de la réussite d'un transfert de connaissance.