Abstract FR:

L'objectif est de contribuer à la connaissance du processus de formation et de constitution d'une entité organisée et plus précisément de comprendre le passage d'une logique de stratégie individuelle à celle d'une orientation stratégique collective. Apres une définition des caractéristiques des entreprises nouvellement créées, sont examinées attentivement les études portant sur les stratégies des nouvelles firmes, qui dans leur posture behavioriste, ont multiplié les pistes opposant un déterminisme fort, pour lequel la nouvelle entreprise n'aurait pas le choix des armes en raison de stratégies dictées par l'environnement, à un volontarisme excessif ou l'entrepreneur est seul maître a bord. Les débats s'épuisent sans que l'on puisse privilégier une explication, incitant le chercheur à mener sa propre exploration par des allers et retours entre le terrain et les apports théoriques, la démarche étant ici plus itérative que purement inductive. La question empirique porte sur les modalités et types de passage d'une stratégie portée par le seul entrepreneur à celle acceptée par les autres acteurs. Cette étude sur 9 cas d'entreprise révélant des distorsions importantes entre le raisonnement stratégique effectif et celui préconisé par les manuels de stratégie à destination des créateurs, l'idée est de mettre à profit les différentes recherches récentes en entrepreneuriat sur les biais et autres facteurs cognitifs pour explorer, de manière théorique cette fois, les facteurs d'ordre cognitif en jeu dans les décisions des entrepreneurs. En conclusion on tentera de proposer une synthèse de la formation des stratégies d'entrée des entreprises nouvellement créées, en conservant un regard critique sur la démarche constructiviste choisie, dont la responsabilité des résultats et des applications tient au pouvoir de compréhension qu'elle propose dans le contexte des cas étudiés et à l'accueil de ces formalisations par les acteurs.