Fonctionnement et efficacité du comité d’audit : une analyse des interactions entre les participants
Institution:
Paris 9Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research tries to understand audit committee’s working and effectiveness. It aims to open the audit committee black box by analyzing the interactions between participants. The approach is comprehensive, based on analysis of 59 interviews with attendees of 32 CAC 40 companies’ audit committees. Impression management is a central phenomenon in such committee’s meetings. The risk of losing face, which is not felt in the same way by the attendees depending on their status, is a central motivation for this phenomenon. Directors perceive a risk that their impressions are cynically managed. Then they have a double strategy of comforting themselves and of putting their partners at ease. Audit committee’s chairman is a central actor in this strategy. Interactions between attendees are the consequences of these strategic behaviours. Trust relationships could develop; they are the fruit of implicit negotiations. Audit committee’s effectiveness expresses itself by a reflexive social control: the actors who report to the committee criticize themselves. Risk leads them to self-discipline; Trust leads them to follow directors’ suggestions. In fact, audit committee’s working and effectiveness are understood as the results of implicit negotiations between participants during their interactions: between trust and risk, between transparency and opacity, between tact and power
Abstract FR:
Cette recherche contribue à la compréhension du fonctionnement et de l’efficacité du comité d’audit. Elle vise à ouvrir la boîte noire qu’est ce mécanisme de gouvernance en analysant les interactions des participants. La démarche est compréhensive, reposant sur l’analyse de 59 entretiens menés auprès de professionnels investis dans le comité d’audit de 32 sociétés du CAC 40. La gestion des impressions est un phénomène central des réunions d’un tel comité. Le risque de perdre la face, qui n’est pas appréhendé de la même manière par les participants selon leur statut, est une des motivations centrales de ce phénomène. Les administrateurs perçoivent un risque que leurs impressions soient cyniquement gérées. Ils ont alors une double stratégie de réassurance et de mise en confiance de leurs interlocuteurs. Le président du comité d’audit est un acteur central dans le déploiement de cette stratégie. A la rencontre de ces comportements stratégiques se construisent les interactions entre les participants. Des relations de confiance peuvent se développer, fruits de négociations implicites. L’efficacité du comité d’audit se matérialise par un contrôle social réflexif : les acteurs qui rendent compte au comité s’autocritiquent. Les risques perçus les amènent vers l’autodiscipline. La confiance les amène à écouter et suivre les suggestions des administrateurs. En définitive, le fonctionnement et l’efficacité du comité d’audit sont appréhendés comme le fruit de négociations implicites entre les participants au cours de leurs interactions : entre confiance et risques, entre transparence et opacité, entre tact et pouvoir