Abstract FR:

La rapidité des méthodes de management actuelles (juste-a-temps, la "time-based competition", le "time-to-market", et la flexibilité totale) provoque parfois une vision a court terme et une pression temporelle contraires aux effets recherches : ces méthodes ne sont pas adaptées aux particularités de chaque secteur industriel. Pour y remédier, nous proposons une théorie de la structure temporelle des industries : elle découle d'une relecture du modèle d'analyse concurrentielle de porter, sous un angle temporel. La structure temporelle des industries a deux composantes : le rythme et l'horizon temporel. C'est un système crée dialectiquement par les interactions entre les firmes et leur environnement. Le premier chapitre passe en revue la littérature sur la notion de structure temporelle en économie, sociologie, psychologie et ethnologie. Nous faisons l'hypothèse que la longueur de l'horizon temporel est liée aux menaces concurrentielles, et que la rapidité de l'activité est relative à l'intensité des échanges dans la chaine amont-aval. Le chapitre deux applique le modèle au secteur de la distribution. Dans le chapitre trois, ces résultats sont précisés par l'analyse d'une industrie radicalement opposée : la construction aéronautique. Au chapitre suivant, des interviews révèlent d'autres dimensions de la structure temporelle, d'ordre organisationnel et culturel. Au chapitre cinq, un questionnement épistémologique sur le temps et la notion de structure justifie une méthodologie qualitative d'observation participante, inspirée de l'ethnométhodologie. Au chapitre six, neuf mois d'observation participante dans trois magasins montrent les retombées négatives (conflits temporels) de la rapidité et de la vision a court terme sur les organisations et les cultures des entreprises de distribution. Le dernier chapitre expose des réflexions sur le "pilotage temporel" des organisations : une bonne gestion du temps doit tenir compte de tous les aspects culturels et qualitatifs.