Proposition d'une nouvelle approche pour appréhender l'incitation dans les organisations à travers l'idée du pouvoir-agir
Institution:
Jouy-en Josas, HECDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
My thesis proposes to show that the current conception of incentives – especially in agency theory – as “will to act” is insufficient because it neglects the “capacity to act” of persons. Being interested in incentives exclusively as a corrective of the (bad) will of agents, agency theory eliminates questions related to the ways people feel capable of doing and designate themselves as authors of their own action as a precondition of responsibility taking. Thus it risks supporting management and control measures which actually impair capacity and build incapacity. Effectively, in the extant accounting and control literature imputation of responsibility is going unidirectionally from the principal to the agent, without taking into account the corresponding necessity for the agent to impute to himself the responsibility for his actions. In order to develop a complete and coherent epistemological and methodological research framework which responds to the challenge posed by this perspective, the thesis mobilizes the contributions of Paul Ricoeur who defines the sources of the sentiment of capacity, of Kantian esthetics which shows its mechanism, and of personal construct theory and of repertory grid technique introduced by George Kelly for its empirical treatment. Key words: incentives, agency theory, Paul Ricoeur, repertory grid.
Abstract FR:
Cette thèse montre que la théorie des incitations, sous-jacente à la théorie de l’agence comme l’un des fondements du champ comptable, se concentre sur le contrôle du vouloir-agir des personnes et néglige leur pouvoir-agir, c'est-à-dire leurs capacités. Dans ce travail, nous montrons que, en s’intéressant exclusivement aux incitations comme un correctif de cette (mauvaise) volonté des agents, la théorie de l’agence ne considère pas les manières qui permettent à ceux-ci de se sentir capables d’agir et de se désigner comme auteurs de leur propre action pour pouvoir en assumer la responsabilité. Elle risque alors de soutenir la mise en place de dispositifs de management et de contrôle qui dégradent ces capacités, voire engendrent des incapacités. Pour réintroduire cette notion de capacité dans la théorie des incitations en contrôle, cette thèse réinterroge en particulier les mécanismes d’imputation d’une responsabilité (responsibility accounting and controllability). Leur démarche classique va du principal à l’agent et postule la capacité de ce dernier dans un sens unidirectionnel, sans prendre en compte la nécessité pour l’agent de s’imputer lui-même la responsabilité de ses actions. Pour développer un cadre épistémologique et méthodologique complet et cohérent permettant de définir les conditions d’une théorie des incitations qui intégrerait cette dimension du pouvoir-agir, cette thèse se fonde sur la contribution de Paul Ricœur qui définit les sources du sentiment de capacité, sur l’esthétique kantienne qui en détermine le mécanisme et sur la théorie des construits personnels et la technique du repertory grid élaborées par George Kelly pour en établir une représentation empirique. Mots clés : incitations, théorie de l’agence, Paul Ricœur, capacité d’agir, grille de Kelly