Abstract FR:

Le management de la santé semble aujourd'hui être rattaché à des prestations de plus en plus coproduites entre les soignants et les soignés, elles mêmes réalisées dans un environnement à tendance coopérative. En accord avec ce constat, ce travail de recherche prend sa source au sein d'un aspect particulier de recours à la coopération et à la coproduction, celui du contexte hospitalier, et plus particulièrement celui des réseaux de soins. Aussi, partant du postulat selon lequel les réseaux de soins sont un emboîtement de situations, cette recherche pose la question de savoir : en quoi les réseaux de soins peuvent allier de manière cohérente, situation de gestion coopérative et situation de service coproduite, étape obligée de leur légitimité ? A cet effet, ce travail s'est ancré dans une démarche d'exploration, qui s'est articulée autour de deux points. Tout d'abord, la mobilisation des concepts et l'intégration de la littérature a permis d'attester du caractère "bicéphale" des réseaux de soins aussi bien du point de vue conceptuel que fonctionnel. Ce qui s'est traduit par la mise en évidence des aspects organisationnel et relationnel du réseau d'une part, et des logiques de gestion et de service des réseaux des soins d'autre part. Parallèlement, cette recherche a reposé sur des observations empiriques, basées sur une méthodologie proche de la "théorie enracinée", qui s'est fondée sur lé́tude de trois Centres Hospitaliers Universitaires, et qui a renvoyé à l'utilisation de multiméthodes quantitatives et qualitatives, autorisée par le principe de triangulation méthodologique. Plus exactement, trois axes ont guidé notre cheminement empirique : comprendre les principes d'instauration des réseaux de soins, connaître les situations de gestion et de service sous-jacentes à la configuration coopérative et coproduite des réseaux de soins, déterminer les principes d'institutionnalisation des réseaux de soins. Ceci a abouti à inscrire la légitimité des réseaux de soins, dans une interface complexe relevant de trois dimensions : logistique, partenariale et opérationnelle, avec comme fondement commun l'information, et comme enjeu transversal la confiance.