Comprendre les dynamiques cognitives des grands patrons à travers leurs références historiques
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Paris 2Disciplines:
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Selon Simon, "le processus de découverte des nouvelles représentations est le chaînon manquant de nos théories de la pensée"(1969/2004). L'analyse des références historiques permet d'appréhender les nouvelles représentations des grands patrons mais aussi les comportements cognitifs propres à chacun d'eux. Or, March et Simon (1958) avaient affirmé que les choix stratégiques reflétaient, dans une large mesure, les idiosyncrasies des décideurs. Notre travail de terrain a consisté en la mise en oeuvre d'entretiens avec 23 grands patrons français et belges et 28 autres dirigeants d'entreprise au sujet de leurs utilisations de l'histoire. Notre objectif de recherche est de mettre en lumière leurs dynamiques cognitives. En tant que connaissance, les références historiques ont trois spécificités: (1) la traçabilité en amont (modes d'acquisition) et en aval (types d'utilisation), (2) l'ambiguïté dans le processus qui actionne la référence par le biais d'une heuristique, (3) l'ambivalence dans la perception des référents par les interlocuteurs des grands patrons. Par ce biais, nous avons appréhendé l'internalisation des informations (traçabilité des structures cognitives) ainsi que leurs stratégies de communication (ambivalence dans les styles) et leurs processus décisionnels (ambiguîté des processus cognitifs). La théorie de la rationalité limitée de Simon (1960) de même que celle du "sensemaking" de Weick (1995, p. 120) seront sollicitées de même celle du "storystelling" (Boje, 1991). La théorie de l'autocatégorisation (Turner et al. , 1987) va éclairer les stratégies de personnalisation en fonction des auditoires et la théorie des actes de langage (Searle, 1969), celles dont le grand patron peut se servir pour favoriser un changement organisationnel.