Les pratiques adaptatives d'audit : essai d'observation et d'interprétation des pratiques actuelles d'audit légal, en France
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Abstract EN:
Literature review shows that former research hardly describes auditing because it’s a complex and unobservable process. Past studies investigate audit processes with indirect methodology. This qualitative research aims to gain a better understanding of the complexity of auditor’s judgement by obtaining experimental data collaborating with the audit team as a participant-observer. The approach is quite innovating: whereas past studies compare audits performed by big audit firms with audits performed by small audit firms, we think that the comparison between audit made by specialised auditors and audit made by occasional auditors makes more sense. It appears that polyvalent auditors (accountants) hardly comply with strict rules: they simplify and adapt legal rules. The aim is to gain a closer insight into the motivation of auditors using or not auditing standards: we think that the polyvalent auditors do not know these rules as well as they should, which deals with the theory of convention. Past studies show that there is good reason to believe that the auditor will not always act in the best interests of the principal (agency theory). Some recent thinking suggests that it is better to allow certified accountants to do auditing in small entities and to keep legal auditors in big ones. Following this trend, we would explain the present results as further evidence of this disposition.
Abstract FR:
La recension des écrits sur l’audit révèle que les recherches antérieures, compte-tenu de la complexité du contexte et du caractère non observable du processus, ont privilégié une approche indirecte. Notre étude prend appui sur une méthodologie qualitative qui s’explique par la complexité du phénomène étudié et l’objectif visé de sa compréhension en contexte (Stake 1994, Yin 2003). Elle est réalisée en situation d’observation participante, défendant ainsi l'idée que la recherche en audit nécessite la mise en place d'une stratégie d'accès au réel spécifique et endogène. Alors que l’on postule habituellement que la taille du cabinet est un facteur important dans la qualité de l’audit, nous montrons ici qu’un critère audit à titre principal / audit à titre accessoire est davantage déterminant : l’auditeur exerçant l’audit à titre principal met en avant une connaissance de la méthodologie que les professionnels polyvalents ne peuvent maitriser. Dans un cas la démarche de l’auditeur « par les risques » est un processus bien implanté et bien stabilisé ; dans l’autre, les compromis opératoires sont dangereux. Mais, dans les cas observés, le fait que l’auditeur s’exonère du cadre réglementaire, résulte davantage d’une mauvaise information que d’un calcul raisonné : la théorie des conventions nous permet alors d’abandonner la vision classique d’un agent opportuniste et calculateur. En faveur d’une partition du marché, on trouve actuellement certains courants de pensée naissants,prônant la fusion des institutions (l’Ordre des experts comptables et la Compagnie des commissaires aux comptes) et la création de cabinets d’audit pur. Cette solution conduirait à optimiser les compétences de chacun et supprimer les pratiques adaptatives observées au coeur de notre étude, ainsi quà parfaire la formation par socialisation au terme d'une formation académique imparfaite.