thesis

Une contribution à la compréhension du désendettement des entreprises

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Montpellier 2

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Authors:

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Abstract EN:

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Abstract FR:

Dans un contexte de baisse généralisée des taux, les entreprises poursuivent leur désendettement. Ce comportement s’avère d’autant plus paradoxal que la théorie financière préconise le recours à l’endettement à des fins d’économie fiscales, de signalisation d’opportunités d’investissements, de diminution des coûts d’agence ou encore de préservation du contrôle. En filigrane de cette littérature, l’objectif des dirigeants, supposés par ailleurs passifs, consiste uniquement à maximiser la richesse des actionnaires. Notre travail vise donc à répondre à la question suivante : pourquoi certaines entreprises se désendettent-elles de façon durable alors que sur un plan empirique elles ne connaissent pas de difficultés financières et que sur un plan théorique, l’endettement apparaît comme le mode de financement le moins coûteux pour l’entreprise et le plus avantageux pour l’actionnaire ? Selon nous, le désendettement présente trois dimensions à l’origine d’une création de la valeur pour l’ensemble des partenaires de l’entreprise. Sur un plan organisationnel, le désendettement illustre la remise en question de la firme comme « nœud de contrats » devenus trop rigides dans un contexte d’incertitude croissante. L’entreprise deviendrait donc un « nœud de contrats implicites » valorisant les actifs spécifiques et notamment humains de l’entreprise. Sur un plan stratégique et en situation d’imperfection des marchés, la remise en question du rôle du contrat permet à l’entreprise de bénéficier le moment venu de mobilité financière en cas de réendettement à l’origine d’une création de valeur en raison des opportunités auxquelles la firme aurait dû renoncer en l’absence de cette mobilité. Sur un plan financier, le désendettement met à la disposition des dirigeants des liquidités disponibles leur offrant une plus grande latitude pour créer des rentes et investir leur capital humain au sein de l'organisation. Une méthodologie en trois temps, à la fois qualitative (méthode des cas et des entretiens) et quantitative (test d'hypothèses sur un échantillon de 46 entreprises) permet d'appréhender les trois dimensions du désendettement avancées. Nous montrons que les entreprises de l'échantillon possèdent un portefeuille d'opportunités d'investissements corroborant les propos des dirigeants selon lesquels le désendettement permet aux entreprises d'être en position pour pouvoir profiter d'opportunités d'investissements le moment venu. Dans ce cas, l'optimum d'endettement issu de la théorie financière cesse d'être un objectif pour devenir une référence permettant de connaître le coût de ce désendettement. De plus, le désendettement est apparu comme un moyen de gestion de la structure de propriété puisqu'en se réendettant, l'entreprise peut réaliser une économie des fonds propres et préserver la pérennité du management.