La légitimité intra-organisationnelle des pratiques de gestion : le cas de l'introduction de l'évaluation et de la rémunération des performances dans les organismes de sécurité sociale français
Institution:
Aix-Marseille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research aims to contribute to the construction of the concept of intra-organizational legitimacy of business practices. Even though several theories and empirical studies on organizational legitimacy have been carried out, the legitimacy conferred by internal stakeholders remains unexplored. However, neo-institutionalism emphasizes the intra-organizational difficulties caused by searching for an external legitimacy, and calls for further developments. The study of the introduction of performance and incentive management practices within three French public organizations enables us to observe the intra-organizational legitimacy at work. The results, which are obtained through a qualitative-type study, put forward a diversity and a variability of the different types of legitimacy depending on the organization in question, but a relative homogeneity regarding individual’s characteristics. Consequently, there may be a relationship between organizational values and intra-organizational legitimacy. Moreover, the results confirm that intra-organizational legitimacy is a real management issue. Indeed, the way managers introduce new HRM tools into specific organizational contexts is more important than the tools themselves. Furthermore, cognitive intra-organizational legitimacy of new practices seems essential. Without it, the appropriation of new tools won’t take place. Finally, by adopting management tools from the private sector, public organizations adapt themselves to institutional pressures and try to acquire a new kind of “business legitimacy”. But this diffusion of tools among organizations directly questions their transferability, and puts forward the importance to manage intra-organizational legitimacy of recently adopted tools.
Abstract FR:
L’objectif de cette thèse est de contribuer à la construction du concept de légitimité intra-organisationnelle des pratiques de gestion. Bien que des théorisations et études empiriques sur la légitimité organisationnelle émergent en sciences de gestion, la légitimité accordée par les parties prenantes internes à l’organisation reste à explorer. Dans ce cadre, le courant néo-institutionnaliste souligne les difficultés intra-organisationnelles inhérentes à la quête de légitimité auprès des parties prenantes externes, et incite à de plus amples explorations. L’étude du cas de l’introduction de pratiques d’évaluation et de rémunération des compétences et des performances au sein de trois Organismes de Sécurité Sociale français, nous permet d’observer la nature et les dimensions de la légitimité intra-organisationnelle à l’œuvre. Les résultats, obtenus sur la base d’une analyse qualitative, mettent en exergue une diversité et une variabilité des types de légitimité selon les organismes étudiés, mais peu de variance au niveau des profils des répondants. Ces résultats nous conduisent à questionner l’impact du système de valeurs organisationnel sur les types de légitimité évoqués et leur priorisation. En outre, les résultats confirment que la légitimité intra-organisationnelle est une véritable problématique de gestion des ressources humaines. En effet, ce sont moins les outils de gestion adoptés qui suscitent des questionnements, que la manière dont les responsables les mettent en œuvre, et réussissent ou non à les intégrer au contexte spécifique de l’organisation. Dans ce cadre, il apparaît que la gestion de la légitimité cognitive des pratiques est primordiale, car sans elle, l’appropriation des outils nouvellement adoptés restera vaine. Finalement, l’adoption d’outils de gestion issus du privé par les organisations de service public, bien que reflétant une réelle quête de légitimité de « gestionnaire » de ces dernières, questionne la transférabilité des pratiques.