thesis

Articulations et influences réciproques des formes de gouvernement politique et managérial : (une) histoire des dispositifs de contrôle et de pilotage chez Renault depuis la fin du XIXe siècle

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris 9

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Authors:

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Abstract EN:

The purpose of this thesis is to analyse how the relationships and mutual interactions between political and managerial government operate. Taking France and Renault since the end of the 19th century as the field for study, the thesis identifies two successive shifts which reflect, on the one hand, changes in the practices of those who govern or manage companies and, on the other hand, changes in those being governed/managed and who are the subject of said practices. In the political field of relationships between those in power and those being governed, the developments noted are the result, in the 1930s, of the crisis in liberalism. This crisis in the liberal form of government led initially, in the period after the First World War, to government planning practices based on a calculable person and then, from the middle of the 1980s, to neo-liberal practices in terms of government based on the self-manager person. At Renault, changes in senior management practices contribute to the emergence of successive types of person in the workplace. The transformations that take place are based on management practices and, in particular, on management control apparatus which aim to modify day-to-day management practices and the subjectivation methods in use. These transformations are developed and implemented by the State's managers, described as parresiastic in so far as they put into practice a social strategy that is the result of their hermeneutical reflection centred on an analysis of the situation in the light of enlightened changes to contemporary society and the latter’s ability to become more mature.

Abstract FR:

L’objet de cette thèse consiste dans l’analyse des modalités d’articulation et d’influence réciproque des formes de gouvernement politique et managérial. Prenant pour terrain la France et Renault depuis la fin du XIXème siècle, l’étude menée identifie deux basculements successifs qui correspondent, d’un côté, à une évolution des pratiques des gouvernants et des dirigeants d’entreprise et, de l’autre, à une évolution de la figure de l’individu gouverné /dirigé sur lequel ces pratiques s’appliquent. Dans le champ politique des rapports gouvernants/gouvernés, les évolutions repérées sont le résultat, dans les années 1930, d’une crise du libéralisme. Cette crise de l’art libéral de gouverner conduit d’abord, dans l’après-guerre, à articuler des pratiques gouvernementales planistes sur un individu calculable puis, à partir du milieu des années 1980, à articuler des pratiques gouvernementales néolibérales sur un individu entrepreneur de lui-même. Chez Renault, les pratiques des dirigeants évoluent pour contribuer à faire émerger ces figures successives de l’individu dans la sphère du travail. Les transformations opérées s’appuient sur des dispositifs de gestion, et en particulier sur des dispositifs de contrôle et de pilotage, qui visent à faire évoluer les pratiques managériales quotidiennes et les modes de subjectivation en vigueur. Ces transformations sont élaborées et mises en œuvre par des managers d’Etat qualifiés de parrêsiastes dans la mesure où ils mettent en œuvre une stratégie sociale, fruit d’une réflexion herméneutique centrée sur l’analyse de la situation dans Les Lumières et de la sortie de l’état de minorité de la société qui leur est contemporaine