thesis

« Entreprises libérées », parole libérée ? Lectures critiques de la participation comme projet managérial émancipateur

Defense date:

Dec. 3, 2015

Edit

Institution:

Paris 9

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This research tackles the issue of a reappropriation of emancipatory themes in contemporary management. The thesis is focused on two cases of so-called « liberated » companies, which are supposed to illustrate the economic and humanistic successes that result from opening up discussion of working and organizing issues (« liberating speech ») and from breaking from authoritarian and hierarchical relations (« liberating structures »). The thesis questions the effects of such dispositives and practices of organizational members, at the individual and collective levels. In doing so, the thesis draws from two distinct theoretical frames: the communicational theory of Jürgen Habermas; and the organizational psychoanalysis, specifically in reference to the thought of Jacques Lacan. The thesis contributes to the existing debates over employee participation, in contemporary contexts in which a « post-authoritarian » turn in more clearly affirmed. We put forward some prerequisites to sustaining open speech that makes room for the subject, as rational actor as well as « divided » subject whose inconscious desire should be respected. The thesis also falls in with Critical Management Studies, as we explore the darker sides of emancipatory ideologies in contemporary management.

Abstract FR:

Cette recherche porte sur la réappropriation managériale des thématiques d’émancipation dans les organisations contemporaines. La thèse s’intéresse particulièrement à deux cas d’entreprises dites « libérées », supposées illustrer les succès économiques et humanistes d’une mise en discussion du travail (la « libération » de la parole) et d’une suspension de l’autorité hiérarchique (la « libération » des structures). La thèse interroge les effets de ces dispositifs et de ces pratiques pour les membres de l’organisation, au plan individuel et collectif. La thèse mobilise une double grille théorique, associant la théorie habermassienne de l’agir communicationnel – afin d’évaluer les potentialités de « décolonisation » du monde vécu des employés ; à une perspective psychanalytique d’inspiration lacanienne – afin d’analyser les dynamiques psychiques liées à la suspension de l’autorité hiérarchique et à l’instauration d’espaces de discussion sensés « libérer » la parole. La thèse contribue aux débats existants sur la participation des salariés, dans les contextes contemporains où un tournant plus clairement « post-autoritaire » est affirmé. Nous mettons en avant des pré-requis au maintien d’une parole ouverte et respectueuse des sujets, en tant qu’acteurs rationnels, et en tant que sujets « divisés » et désirants. La thèse s’inscrit également dans le prolongement des études critiques du management : nous explorons les côtés sombres de cette rhétorique émancipatrice du management contemporain.