Abstract FR:

L'objectif de notre travail est de preciser, grace a une approche comportementale et pharmacologique, l'implication de la melatonine dans la regulation de l'activite locomotrice et de la reactivite emotionnelle chez la souris, en utilisant les lignees de souris balb et c57, partiellement deficientes en melatonine, et la lignee c3h qui presentent un pic nocturne important de melatonine. Nous avons montre que : 1. La resynchronisation du rythme d'activite locomotrice apres une inversion photoperiodique est plus lente chez les c3h que chez les balb et les c57. La resynchronisation de ce rythme est acceleree chez des c57 traitees a la melatonine pendant trois jours avant l'inversion tandis qu'elle est ralentie chez des c3h traitees avec un antagoniste melatoninergique au moment du pic de melatonine endogene pendant trois jours avant l'inversion. Le pic de melatonine serait donc un signal non necessaire a la rythmicite de l'activite des souris, mais permettant une anticipation du cycle nycthemeral ; 2. Une administration pharmacologique de melatonine reduit a la fois les reactions comportementales des souris face a un stress aigu (anxiete reactionnelle), mais aussi la neophobie (anxiete de trait) des souris balb et c3h via l'activation des recepteurs mt1 et/ou mt2 et celle du complexe gaba a. En outre, la melatonine previent partiellement les perturbations comportementales induites par un stress chronique chez les souris c3h ; 3. Un allongement de la nuit, et donc une synthese de melatonine potentiellement accrue, reduit la neophobie des souris c3h, sauf en cas de traitement avec un antagoniste melatoninergique. La melatonine endogene semble donc impliquee dans le controle des reactions anxieuses. L'ensemble de ces donnees suggerent que, malgre des champs d'activite tres varies, la melatonine semble contribuer aux processus homeostasiques conferant a l'animal une certaine autonomie par rapport a son environnement.