Contribution à l'étude de l'ontogenèse des récepteurs de la somatostatine dans le tronc cérébral humain. Recherche d'une anomalie dans le syndrome de mort subite inexpliquée du nourrisson
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La mort subite inexpliquée du nourrisson (MSIN) est la principale cause de mortalité infantile dans la plupart des pays industrialisés. Bien que l'origine de ce syndrome soit inconnue, différentes observations font soupçonner l'existence d'un retard de maturation et/ou d'une anomalie du contrôle cardio-respiratoire. La somatostatine est un neuropeptide qui semble impliqué dans le contrôle de la respiration ainsi que dans l'ontogenèse du système nerveux. Nous avons donc fait l'hypothèse de l'existence d'une anomalie de la maturation des systèmes de transmission somatostatinergique dans le tronc cérébral des victimes de MSIN. Après avoir réalisé une cartographie quantitative précisé des récepteurs de la somatostatine dans le bulbe et le pont du foetus et de l'homme adulte, nous avons étudié l'ontogenèse de ces récepteurs dans les noyaux respiratoires du tronc cérébral. Nous avons montré que la densité des récepteurs de la somatostatine diminue de 30 a 90% selon les régions depuis la mi-gestation jusqu'à 6 mois après la naissance. Nos résultats suggèrent l'existence d'un lien de cause à effet entre la présence de forts taux de récepteurs de la somatostatine dans les noyaux respiratoires du foetus, d'une part, et l'hypoventilation paradoxale survenant en condition d'hypoxie et/ou l'abondance des apnées observées chez les enfants prématurés, d'autre part. Nous avons ensuite comparé les densités de récepteurs mesurées chez des enfants décédés de MSIN à celles observées chez les enfants témoins. Ainsi, nous avons détecté des densités anormalement élevées de récepteurs de la somatostatine dans plusieurs noyaux respiratoires chez environ 50% des victimes de MSIN. En particulier, la densité des récepteurs est significativement plus élevée que chez les témoins dans les noyaux parabrachial médian et latéral. Les fortes concentrations de récepteurs, qui sont du même ordre que celles observées chez les foetus, pourrait refléter un retard du développement. Une sensibilité accrue des noyaux respiratoires à la somatostatine, résultant de fortes concentrations de récepteurs notamment dans les noyaux parabrachial latéral et médian, pourrait favoriser l'apparition d'apnées en condition d'hypoxie et par conséquent être responsable d'une partie des cas de MSIN.