Abstract FR:

L'immunite humorale secretoire elaboree vis-a-vis de l'enveloppe du vih (gp160) a ete analysee et comparee a l'immunite induite par des bacteries naturellement presentes a la surface des muqueuses. Pour ce faire, nous avons selectionne des reactifs capables de reconnaitre avec une sensibilite identique les deux isotypes impliques dans l'immunite anti-vih (l'igg d'une part, l's-iga et l'iga d'autre part) afin de permettre des comparaisons valables sur une base moleculaire. Nous avons confirme la sensibilite et la specificite d'un elisa anterieurement developpe pour l'etude conjointe des secretions muqueuses et des serums. Dans ces conditions, une reponse anti-gp160 est mise en evidence chez pratiquement toutes les patientes dans leur secretion cervico-vaginale. Elle est retrouvee tres majoritairement dans les igg et correspond pour une grande part a une forte synthese locale et sans doute, pour une faible part, a une transsudation du plasma. Des s-iga anti-gp160 sont aussi synthetisees localement mais leur taux reste tres en-deca de celui des igg. Ce retournement de l'immunite secretoire (des anticorps elabores dans les igg au lieu des s-iga) caracterise aussi l'immunite locale salivaire. A ce niveau, l'analyse de la reponse anticorps elaboree vis-a-vis de bacteries constamment presentes dans la cavite buccale et dans le milieu intestinal, montre que la reponse naturelle specifique au sein des s-iga persiste, malgre l'infection par le vih. Les consequences d'une telle situation dans une perspective de vaccination contre le vih a sa porte d'entree, sont discutees