thesis

Contrôle normal et adaptatif de la coordination binoculaire des saccades : études chez le sujet normal et le sujet strabique

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Paris 6

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

L'objectif de cette thèse était de comprendre le rôle de la vision binoculaire dans la coordination binoculaire des saccades et dans les adaptations non-conjuguées (différents pour chaque œil) qui assurent cette coordination en dépit du vieillissement, des lésions ou des maladies. Nos principaux résultats chez le sujet normal sont résumés ci-après : a) lorsque les sujets sont exposés à une aniseiconie optique (inégalité de la taille des images) ils sont capables de changer la conjugaison des saccades ; après quelques minutes, les saccades horizontales et verticales deviennent inégales aux deux yeux. Cette non-conjugaison est fonctionnelle car c'est elle qui permet une fixation bifovéale des différents points des images aniseiconiques. La non-conjugaison persiste en l'absence de disparité (sous vision monoculaire). Ceci suggère l'existence d'un mécanisme rapide d'adaptation ou apprentissage produite par l'interaction entre le système de la saccade et celui de la vergence. B) nous avons montré que la disparité visuelle peut être mémorisée et qu'elle modifie la coordination binoculaire de la saccade dans l'obscurité. Il s'agit donc d'un mécanisme cortical de haut niveau fonde sur la mémoire à court terme. C) nous avons démontré qu'il est possible d'induire après trois heures d'entrainement et par exposition à un glissement rétinien post-saccadique une glissade post-saccadique verticale non-conjuguée. Cette adaptation est toutefois limitée en amplitude. Le contrôle adaptatif de la glissade post-saccadique nous semble faire appel à des mécanismes d'apprentissage de bas niveau faisant, sans doute appel, aux structures du tronc cérébral et du cervelet. Dans la deuxième partie de cette thèse, nous avons examiné la qualité de la coordination binoculaire naturelle des saccades chez des sujets strabiques, et la capacité de ces sujets à effectuer des changements adaptatifs rapides non-conjugués. L'idée conductrice de ce travail était la suivante. La coordination motrice binoculaire assure une bonne vision binoculaire. Puisque la vision binoculaire bifovéale n'existe pas chez les strabiques, leurs saccades sont-elles coordonnées aux deux yeux ? Ces patients sont-ils capables d'effectuer des adaptations non-conjuguées ? Nos principaux résultats sont donc que : a) la qualité de la coordination binoculaire des saccades est préservée lorsqu'une union binoculaire persiste ; b) la capacité à effectuer des changements rapides adaptatifs non-conjugués (par exemple face à une aniseiconie optique) est présente lorsqu'une union binoculaire l'est. Autrement dit, l'union binoculaire sensorielle résiduelle chez les sujets strabiques peut se substituer à la fonction d'une vraie fusion bifovéale dans la qualité du contrôle moteur. Nous pensons qu'il est important d'encourager toute approche thérapeutique visant à renforcer la vision binoculaire, même sous ses formes les plus rudimentaires, et ceci le plus tôt possible. Cela assure aux sujets une meilleure coordination motrice des deux yeux durant toute leur vie, et leur permet donc une meilleure qualité de vision et de perception de l'espace 3-D.