La répétition de l'indu : entre exigences communautaires et contraintes nationales françaises
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Abstract EN:
The recovery of undue payments, a concept directly inherited from roman law, has been largely restored by the Court of Justice of the European Communities so as to compel the members states to refund national taxes levied in breach of Community law, and to recover aid unlawfully paid to economic operators. All our national courts have thus been led to recognize and implement this concept, although under conditions which are very different and not very satisfactory, since they do not fully guarantee either the rights of the economics operators or the effectiveness of the requirements of EC law. This shows how necessary it is today to recast the law in that area. The European Convention on Human Rights and the Charter of Fundamental <rights of the European Union are not by themselves sufficient to complete the contribution of the case-law of the Europeans Courts, which is still too respectful of the institutional and procedural autonomy of Members States. It is therefore logical that this question should be left to the community legislator. Indeed, even if the true legal basis cannot be easily determined, harmonization of this area of the law can nevertheless be envisaged, as is shown by the fact that the European Courts have already contributed to the approximation of the national laws in this field. Such harmonization seems even more desirable since it would make it possible to develop a more complete Community regime, which is today very undeveloped, in particular with regard to state aid.
Abstract FR:
Directement héritée du droit romain, la répétition de l’indu a été profondément renouvelée par la Cour de justice des Communautés Européennes afin de contraindre les Etats membres à rembourser le taxes nationales perçues en violation du droit communautaire, puis à récupérer les aides irrégulièrement versées aux opérateurs économiques. Dans ces conditions, l’ensemble de nos juridictions nationales ont été amenées à la reconnaître et à l’appliquer dans des conditions toutefois très différentes et peu satisfaisantes car ne garantissant pleinement ni les droits des opérateurs économiques ni l’effectivité des exigences du droit communautaire. C’est dire combien une refonte juridique de cette action apparaît aujourd’hui nécessaire. La Convention Européenne des Droits de l’Homme ou la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ne pouvant suffire à elles seules pour compléter les apports d’une jurisprudence communautaire encore trop respectueuse de l’autonomie institutionnelle et procédurale des Etats membres, c’est donc en toute logique qu’il conviendrait de s’en remettre au législateur communautaire. En effet, et même si son véritable fondement juridique s’avère malaisé à déterminer, une harmonisation du régime de l’action concernée n’en demeure pas moins envisageable ainsi qu’en atteste le fait que le juge communautaire ait déjà contribué au rapprochement des droits nationaux en ce domaine. Et une telle harmonisation parait d’autant plus souhaitable qu’elle permettrait en réalité de parfaire une réglementation communautaire aujourd’hui grandement émaciée notamment en matière d’aide d’Etat.