Abstract FR:

L'Angola est présenté dans une trajectoire politique propre, travaillé par des expériences historiques et des imaginaires sociaux particuliers, issus depuis la fin du XV ème siècles, du brassage d'une double historicité : la Niger-Kongo et la judéo-chrétienne. Cette approche de longue durée permet de mettre en exergue l'existence d'une idéologie nationaliste comme une revendication étatique depuis le milieu du XIX ème Siècle, ce qui donne au processus de formation de l'Etat angolais un caractère endogène, contre l'idée de simple importation ou greffe de l'ordre occidental. L'indépendance arrivant tardivement et dans un contexte de crise d'identité et de guerre civile, l'Etat national adoptant le modèle d'Etat fort de type soviétique s'inscrit paradoxalement dans la continuité de l'Etat colonial en terme de maîtrise de l'espace politique et de son rapport au populations. Cette réalité apparemment en contradiction avec le discours de rupture affiché par le pouvoir révolutionnaire angolais : l'Etat révolutionnaire (1975-1980) marqué par la figure du chef charismatique ; l'Etat patrimonialisé (1980-1990) caractérisé par la recherche d'une économie de rente et de l'Etat prédateur (1990_2002) qui est le propre de l'érosion du politique, de la criminalisation des appareils étatiques et du pillage économique comme moment de "transition" pour l'Etat industrialiste alors en germination.