Abstract FR:

L'objet de cette thèse est le droit de l'État camerounais dont la crise, si vive et si malicieuse, ne peut être abordée directement. En recourant à une construction métaphorique où les Lions indomptables seront tenus comme la " partie pour le tout ", nous posons deux propositions : -1: dégager les règles qui président à l'élaboration du droit et à sa mise en oeuvre ; -2 : considérer le cadre footballistique comme le prototype d'une organisation reproduisant la société pluraliste où c'est l'efficacité qui prime sur l'origine ethnique. Comme " miroir " face à un État dont les institutions font l'objet de contestations, le football va être un cadre d'investigation au coeur de la "modernité" post-coloniale en liaison avec la dynamique originelle et les réalités quotidiennes du Cameroun. Au regard des pratiques souvent clientélistes et fortement rejetées, nous voulons démontrer que les règles du jeu footballistique sont susceptibles de transposition dans le contexte étatique, pour en assurer la fonctionnalité. Il s'agit pour nous de sortir de la vision "européano-centriste" de 1'histoire occidentale du droit fondée sur un principe juridique de "vérité" dont l'État serait le seul détenteur. Cette vision unitaire du droit n'est en réalité que la forme caractéristique du positivisme juridique contrariée par le mode d'organisation des "Lions indomptables". Le football véhicule ainsi une "culture", entendue comme un ensemble d'usages et de coutumes qui fixent des modèles de comportements (patterns) et s'organise dans des règles communes (institutions et règlements) d'action et de pensée ("habitus"). Nous aboutissons à un élargissement de l'acception du mot droit permettant ainsi de restituer à chaque société donnée la pluralité des logiques organisant la vie juridique. Preuve que le droit découle aussi des normes issues de la coutume ou caractéristiques de nouvelles pratiques sociales qu'il convient d'intégrer dans un contexte de pluralisme. .