thesis

L' intégration de l'action humanitaire dans les missions de souveraineté de l'Etat français

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Dijon

Disciplines:

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Abstract FR:

L'action humanitaire relève notamment, depuis 1992, des missions du service public de la défense nationale, l'institutionnalisation du secteur humanitaire, d'origine privée, s'est effectué à mesure que les pouvoirs publics découvraient les avantages d'une action en l'occurrence. Les missions humanitaires des troupes coloniales, mêlant service et puissance publiques, marquent durablement l'association entre guerre et humanitaire, par l'intermédiaire de la "pacification coloniale". La Croix-Rouge, dans un autre contexte, amplifie la tendance de ce rapprochement et consacre l'émergence de la neutralité juridique et de l'impartialité. La guerre d'Algérie met en lumière les potentialités politiques et militaires du secteur humanitaire, notamment par l'établissement de sanctuaires, outre les limites de la souveraineté territoriale. Les guerres civiles présentent alors un terrain privilégié d'affrontement des puissances, l'état français recourt à la "délégation de troupes" pour maintenir sa zone d'influence, puis vient le tour de la "subrogation humanitaire", technique élaborée de stratège indirecte qui permet, sous couvert d'action humanitaire, la poursuite d'intérêts nationaux. Ceux-ci, masqués derrière l'écran de la neutralité, offrent l'avantage d'être invisibles au droit international qui proscrit l'ingérence. Lorsque le caractère bipolaire des relations internationales disparait, le temps est alors venu pour l'état de constituer l'action humanitaire en mission de souveraineté. La transformation des conflits et la place privilégiée de la France à l'ONU orientent la politique extérieure de l'hexagone vers la réhabilitation de ses intérêts de puissance. Les pouvoirs publics investissent alors largement le système onusien pour promouvoir une action humanitaire militaire légalisée. Celle-ci permet une réforme en profondeur du "service de guerre", qui doit être adaptée à la nouvelle configuration interétatique d'après-guerre-froide.