Abstract FR:

Le Roundup 3 plus®, un herbicide à base de glyphosate, est largement utilisé en agriculture, mais son utilisation massive pose problème pour l'homme. Le but de cette thèse est double : 1/ Étudier et comparer les mécanismes cellulaires induits par le glyphosate et le Roundup 3 plus®, et pouvant être impliqués dans la toxicité cutanée : stress oxydant et apoptose ; 2/ Moduler ces effets toxiques par l'ajout d'antioxydants ou par vectorisation. Un plan d'expériences a permis de choisir les concentrations testées, et les effets ont été mesurés sur cultures de kératinocytes. Nos résultats montrent que le glyphosate, seul ou formulé, induit des dérèglements des défenses antioxydantes, une augmentation du pourcentage de mort cellulaire et de l'activité caspase 3. Les antioxydants modulent les activités de ces enzymes et réduisent l'apoptose des cellules traitées avec l'herbicide. Ces antioxydants pourraient entrer dans la formulation d'herbicides et protéger l'utilisateur en cas d'exposition cutanée accidentelle. Les herbicides font partie des produits auxquels l'homme doit prêter une attention toute particulière, depuis que la population est potentiellement exposée à ces produits chimiques à travers diverses voies, et notamment sur la barrière cutanée. Nous nous sommes intéressés plus précisément au glyphosate, molécule originale n'appartenant à aucune famille chimique d'herbicides, qui rentre dans la composition du Roundup 3 plus® en tant que principe actif. La peau, constituant la barrière entre le corps humain et le milieu environnant, peut être exposée aux herbicides. Au même titre que la plupart des tissus, elle dispose d'un équipement enzymatique et non enzymatique, constituant ainsi un moyen de défense efficace vis-à-vis des espèces radicalaires oxygénées. Dans ce contexte, la peau est la principale porte d'entrée des herbicides, en cas de contact cutané, et les kératinocytes, population cellulaire majoritaire de l'épiderme, peuvent être utilisés comme un modèle biologique afin d'évaluer leurs effets cytotoxiques. Les objectifs de cette thèse sont doubles : (I) étudier et comparer les mécanismes cellulaires induits par le glyphosate et le Roundup 3 plus®, pouvant être impliqués dans la toxicité cutanée, en particulier le stress oxydant et l'apoptose ; (II) évaluer les effets bénéfiques de l'HPβ-CD, d'antioxydants, libres ou vectorisés, tels que les vitamines C et E, contre les déséquilibres induits par le Roundup 3 plus®. Les essais de vectorisation du Roundup 3 plus® par une molécule cage, l'HPβ-CD, ou l'inclusion d'antioxydants dans des nanosphères, n'ont pas permis de réduire la cytotoxicité épidermique de l'herbicide. Nos résultats montrent que le glyphosate, seul ou formulé, induit des effets significatifs sur les capacités antioxydantes des kératinocytes, comme par exemple une déplétion dose dépendante du taux de glutathion réduit, et des dérèglements de l'activité de certaines enzymes telles que la GSH-Px et la SOD ; dans le même temps, il apparaît une augmentation significative des taux de péroxydation lipidique et de mort cellulaire ainsi que de l'activité caspase 3, marqueur de l'apoptose. La vitamine C et la vitamine E augmentent sensiblement les activités de ces mêmes enzymes et réduisent l'apoptose des cellules traitées avec le Roundup 3 plus®. Ces résultats indiquent que les vitamines C et E peuvent avoir des effets préventifs contre les dommages cellulaires délétères causés par Roundup 3 plus®. Concrètement, les antioxydants pourraient entrer dans la formulation des herbicides afin de protéger l'utilisateur en cas d'exposition cutanée accidentelle