Abstract FR:

Les vols spatiaux occasionnent des perturbations musculaires et l'expérimentation animale dans les biosatellites s'est révélée être un outil indispensable à l'étude des mécanismes mis en jeu en absence de gravité. Nous avons testé des fibres musculaires de rats Wistar après trois vols spatiaux de 5, 7 et 13 jours. Le soleus (muscle lent), le gastrocnemius et le plantaris (muscles rapides) ont été étudiés. L'analyse physiologique par enregistrement de contractions est réalisée sur fibre pelée et l'analyse structurale par technique électrophorétique. Nos résultats montrent que l'atrophie et les pertes de force sont importantes par le soleus et le gastrocnemius mais inexistantes pour le plantaris. La sensibilité calcique des protéines contractiles chute pour le soleus et le gastrocnemius. La vitesse de contraction est ralentie pour les muscles rapides et augmentée pour le muscle lent. Parallèlement, on observe pour les muscles rapides une diminution de la présence de l'isoforme LC3 de la myosine et, pour le soleus, une apparition des isoformes rapides de la myosine et de la troponine C. L'étude du reticulum sarcoplasmique montre que les performances sont diminuées pour le plantaris et le gastrocnemius et augmentées pour le soleus. En conclusion, les résultats suggèrent une transformation du muscle placé en microgravité dépendant principalement de sa fonction.