La crise de Munich dans la presse quotidienne de Toulouse
Institution:
Toulouse 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
By signing the accords of Munich, Ed. Daladier and N. Chamberlain believed they had resolved the Czechoslovakian minority problem and secured peace for the time being. Actually, the amputation of the Sudeten region, forced upon Czechoslovakia, had cleared the way for the subjugation of that country and allowed a. Hitler to score a further mark in his expansion program. As had been the case with the "Dreyfus affair", the Munich crisis split France into two camps, whereas some people advocated a policy of resistance to the German ambitions, some others advised conciliation as the best way for solving the German-Czechoslovakian quarrel peacefully. What had been the stance of the Toulouse daily newspapers during that painful debate ? Le midi socialiste, la Dépêche, as well as la Garonne, give evidence of the rift which had torn asunder the public opinion of that time. Driven by partisan passion the papers confronted one another, engaging in raw polemics. As a matter of fact, the demarcation line between the protagonists of either trend cut a swath through the political parties they were supporting, so, for instance, l. Hudelle, the editor-in-chief of the midi socialist, more than once opposed l. Blum, the managing director of the populaire. At the office of la Dépêche, G. Scelle and Y. Delbos did not always see eye to eye with the editorial staff. Only la Garonne presented a united front. Nevertheless, having stripped them of their ideological wrappings, and considering the theses they defended and the attitudes they had adopted, it appears that these dailies had many common features, in spite of their difference of opinion. So, the analysis of the Munich crisis, as it was perceived by the Toulouse newspapers, sheds a new light on the originality of the provincial press as compared to that of the capital.
Abstract FR:
En signant l'accord de Munich, Ed. Daladier et N. Chamberlain ont cru résoudre la question minoritaire tchécoslovaque et sauver la paix pour quelque temps. En réalité, l'amputation des sudètes imposée à la Tchécoslovaquie a préparé l'assujettissement de ce pays au Reich et a permis à A. Hitler d'accomplir une nouvelle étape de son plan d'expansion. Autant que l'affaire Dreyfus, la crise de Munich a coupé la France en deux fractions. Tandis que certains réclamaient une politique de résistance devant les ambitions allemandes, d'autres recommandaient la conciliation comme le meilleur moyen de régler pacifiquement le différend germano-tchécoslovaque. Quelle fut l'attitude de la presse quotidienne de Toulouse dans ce douloureux débat ? Le midi socialiste, la Dépêche et la Garonne, organes respectifs de la S. F. I. O. , des radicaux et de la droite conservatrice, témoignent de la déchirure qui s'est produite dans l'opinion publique de cette époque. La passion partisane aidant, ces journaux se sont affrontés en de sévères polémiques. En fait, la ligne de démarcation entre les tenants de l'une et de l'autre tendance passait au travers de chacun des partis qu'ils soutenaient. Ainsi, l. Hudelle, rédacteur en chef du midi socialiste, s'opposait souvent à L. Blum, directeur du populaire. A la Dépêche, G. Scelle et Y. Delbos n'étaient pas toujours d'accord avec la rédaction du journal. Seule la Garonne offrait un front uni. Cependant, si l'on considère, après les avoir dépouillées de leur enveloppe idéologique, les thèses qu'ils ont défendues et les attitudes qu'ils ont adoptées, il apparait que ces quotidiens offrent bien des points communs dans la diversité de leurs opinions. A bien des égards, le midi socialiste parait plus proche de la Garonne que du populaire. Ainsi, l'étude de la crise de Munich, telle que la percevaient les journaux de Toulouse, éclaire l'originalité de la presse de province par rapport à celle de la capitale.