Rousseau et l'histoire
Institution:
Aix-MarseilleDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
It is customary to mention the report of J.-J. Rousseau to History to enunciate his anthropological optimism to which, like a chiaroscuro, opposes a historical pessimism. Rousseau is above all a humanist, his work is mainly oriented on man and he finds a modern man under the irons, bending under drowsy regimes, with a few exceptions. In the (disastrous) dynamic of history, the citizen perceives only a linear, increasing and secularized degradation, far from any theodicy, the man is the main artisan of his misfortune. However, one cannot conclude to a pessimism without appeal, the citizen hopes in a providential man who can circumscribe this tendency. The historical productions of Jean-Jacques are few and focused mainly on public law. But in the sketch of the history of his republic, Jean-Jacques proved a formidable historian. But History does not interest him much and assigns many faults to him, even if he remains acquainted with ancient history. Rousseau is convinced that history reveals only a denatured man to whom "crutches" are necessary and the author of the Contrat social thinks of the primacy of politics or recourse to mediation. In the relations maintained by the citizen, in three stages, he is first of all the historian of a happy socialization, then evokes his anthropological optimism to which echoes a true process instructed in history; in the end, the last step, the citizen ideologizes History, especially ancient, with a view to a possible and beneficent socialization of man
Abstract FR:
Il est d’usage lorsque l’on évoque le rapport de J.-J. Rousseau à l’Histoire d’énoncer son optimisme anthropologique auquel, tel un clair-obscur, s’oppose un pessimisme historique. Rousseau est avant tout un humaniste, son œuvre est principalement orientée sur l’homme et il constate un homme moderne sous les fers, ployant sous des régimes liberticides, à quelques exceptions près. Dans la (funeste) dynamique de l’Histoire, le citoyen ne perçoit qu’une dégradation linéaire, croissante et laïcisée, loin de toute théodicée, l’homme est l’artisan principal de son malheur. Cependant, l’on ne peut conclure à un pessimisme sans appel, le citoyen espère en un homme providentiel pouvant circonscrire cette tendance. Les productions historiques de Jean-Jacques sont peu nombreuses et axées principalement sur le droit public. Or, dans l’esquisse de l’histoire de sa république, Jean-Jacques s’est révélé un historien redoutable. Mais l’Histoire ne l’intéresse guère et lui assigne de nombreux défauts, même s’il demeure acquis à l’histoire ancienne. Rousseau est persuadé que l’Histoire ne révèle qu’un homme dénaturé et auquel des « béquilles » sont nécessaires et l’auteur du Contrat social songe au primat du politique ou le recours à la médiation. Dans les rapports qu’entretient le citoyen se déclinent en trois étapes, il se fait tout d’abord l’historien d’une heureuse socialisation, puis évoque son optimisme anthropologique auquel fait écho un véritable procès instruit à l’Histoire ; en fin, ultime démarche, le citoyen idéologise l’Histoire notamment ancienne, ayant en vue une possible et bienfaisante socialisation de l’homme