Les étrangers en France de 1848 à la deuxième guerre mondiale : séjour et travail
Institution:
DijonDisciplines:
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Abstract EN:
Being open, essentially European and consisting of manual workmen (laborers employed in industry and agriculture), immigration in France is unrestrained and unlimited by regulations during the 19th century and up to 1914. But is the freedom to enter, stay and work in France always an advantage to foreigners? Paradoxically, this freedom could also, due to the absence of rules, become a means of coercion in the hands of the strongest against the weakest. The laws promulgated as from 1888 do not call liberalism in question. These are plain police measures which, nevertheless, announce the slow evolution of mentalities towards increasing control. Originally started by private initiative as from 1906, control became official since 1914, when the state started interfering in the economy and concerning itself with the foreigner's status. Acting at first to encourage immigration (19141931) in order to increase it during favorable economy period lacking sufficient labor (the number of foreigners grew from 1. 160 000 in 1911 to 2. 400 000 in 1926, that is 15 years later), the state will put the brakes on during unfavorable periods, mainly after 1931. This sudden reversal of the foreigner's status caused by economic needs, draws one's attention to the immigrant's position in France and to the uncertainty of their presence, whether in periods of liberalism or state-control, since this is based on economic variations. Consequently, haven't these foreigners, alternately "unwanted" or "welcome", proved "a good opportunity for France" generally speaking between 1848 and 1939?.
Abstract FR:
Libre, essentiellement européenne et composée de travailleurs manuels (ouvriers employés dans l'industrie et dans l'agriculture), l'immigration en France au XIXème siècle et avant 1914 ne souffre d'aucune contrainte et ne se heurte à aucune règlementation. La liberté d'entrer en France, d'y séjourner et d'y travailler dont jouissent, à cette époque, les étrangers, leur est-elle pour autant toujours favorable ? Cette liberté, par absence de lois, peut aussi - paradoxalement - devenir une arme de contrainte au profit du plus fort aliénant le plus faible. L'édiction de lois, à partir de 1888, ne vient pas encore remettre en question le libéralisme. Ce ne sont là que des mesures de simple police qui préfigurent néanmoins l'amorce lente d'une évolution des mentalités vers un progressif interventionnisme. D’abord dû à des initiatives privées, à partir de 1906, cet interventionnisme devient public des 1914 puisque l'état lui-même, s'intéressant directement à l'économie, va se préoccuper de la condition des étrangers. Agissant d'abord comme un moteur de l'immigration (1914-1931) pour l'amplifier en période d'économie favorable face à une main-d’œuvre insuffisante (de 1. 160 000 en 1911, les étrangers sont 2. 400 000 quinze années après c'est à dire en 1926), l'état en sera le frein en période de crise économique, à partir de 1931 principalement. Ce renversement brutal de la condition des étrangers, dû aux nécessites de l'économie, nous interroge sur la place des immigrés en France et sur leur sort précaire, tant en période de libéralisme que d'interventionnisme étatique, parce que leur situation dépend, avant tout, de la conjoncture économique. Ces étrangers en France, qui sont en conséquence, tantôt les "indésirables", tantôt les "bienvenus", ne sont-ils pas globalement pourtant - entre 1848 et 1939 - "une chance pour la France" ?.