Les avances de l'AGS
Institution:
Université Côte d'Azur (ComUE)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Established in 1974, the Association for the Management of Employee Claims (AGS) makes monetary advances on employee wage claims when employers become subject to bankruptcy proceedings. These monetary advances are sufficient to fully satisfy the amounts owed to affected employees, as determined by judicial representatives. Thanks to AGS, which relies on inter-employer cooperation, affected employees are guaranteed to be quickly paid what they are owed in the event that jobs are lost in the context of a corporate restructuring. The AGS compensates for both the insufficiency of available funds to satisfy owed wages and the potential of bankruptcy claims with priority over wage claims. The AGS plays an integral role in ensuring the fair treatment of employees when companies undergo financial difficulties. Its monetary advances enable the financial stability and peace of mind of affected employees. Over the years, however, the guarantee of employee wages against the default risk of employers has been flawed. Legislative reforms and judicial solutions have massively transformed the once-narrow scope of the institution's monetary advances, and the broadening of the AGS's obligations has consequently solidified its leverage in the restructuring process. Once perceived as a simple « payer », the AGS has now become a key player in insolvency procedures and commands more influence than most other creditors. This thesis discusses the manner in which the boundaries of wage claims protection are, in the context of substantive law, both nebulous and complex. It also describes how wage claim protections in France are much broader than the analogous protections afforded by other European wage guarantee institutions. Finally, several suggestions to increase the effectiveness of the wage claims guarantee mechanism and to strike a better balance between employee protections and corporate preservation are proposed.
Abstract FR:
L’Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) effectue depuis 1974 des avances qui permettent le paiement des créances salariales lorsque l’employeur fait l’objet d’une procédure collective. Ces « avances » correspondent à la mise à disposition des fonds nécessaires entre les mains du mandataire judiciaire pour désintéresser les salariés. Si le maintien des emplois est menacé lorsqu’une restructuration sociale est envisagée, les salariés sont garantis d’être rapidement réglés de leur créance grâce aux avances de l'AGS qui reposent sur la solidarité inter-patronale. Celles-ci pallient l’insuffisance de fonds disponibles et l’absence d’efficacité des privilèges généraux conférées aux créances salariales. L’AGS joue un rôle central dans le traitement social des difficultés traversées par l’entreprise. Ses avances symbolisent la paix sociale. Au fil des années, la logique de la garantie contre le risque de défaillance de l’employeur a toutefois été dévoyée. Les réformes législatives et les solutions jurisprudentielles ont véritablement transformé le périmètre des avances de cette institution. L’élargissement des obligations de l’AGS a eu pour contrepartie de lui conférer de nouveaux droits. Elle concentre entre ses mains plus de pouvoirs que la plupart des autres créanciers du débiteur. Longtemps perçue comme un simple « payeur », l’AGS est devenue un acteur incontournable des procédures collectives. Cette thèse montre que les contours de la protection des créances salariales sont, en droit positif, nébuleux et complexes. Elle met également en lumière que la protection des créances salariales en France est largement supérieure à celle offerte par les autres institutions de garantie européennes. Plusieurs pistes de réflexion sont alors suggérées accroitre l’efficacité du mécanisme de garantie des créances salariales et pour trouver un plus juste équilibre entre la protection des travailleurs et le sauvetage de l'entreprise.