thesis

La condition animale : essai juridique sur les justes places de l'Homme et de l'animal

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Limoges

Abstract EN:

Western tradition has built an intangible barrier between humans and animals : humas have been described as superior beings, and animal as inferior. Civil law has relieved this dualism : humans are legal persons, subjects of dignity ; animals are legal things, with no intrinsic value. But some philosophers and lawyers criticize this dichotomy and want animals to be "humanised", to be given human rights and legal personhood (and their foundation : dignity). This argument has to be rejected, since it risks the dehumanization of humans : humans are vulnerable, and the humanization of animals (i. E. The abolition ot the frontier between humans and animals) could lead to the animalization of humans. It is therefore necessary to maintain humans as the only subjects of dignity and of the status of natural persons. However, animals (at least, sentient animals) are also vulnerable beings : they can be (and are often) treated as lifeless bodies, mere things, pure things. This vulnerability , shared with humans, means that animals possess an intrinsic value (proposed to be called "esséité" - the value of sentient being) : a value that does not allow the removal of animals from the category of legal things, but which gives all sentient animals an absolute legal protection, in order to protect them from the possible reduction to the condition of pure thing.

Abstract FR:

La tradition occidentale a édifié une intangible frontière entre l'Homme et l'animal : le premier a été dit un individu supérieur, le second un individu inférieur. Le Droit s'est fait le relais de ce dualisme : il a institué l'Homme en tant que personne et sujet de dignité ; il a installé l'animal dans la catégorie des choses, et lui a assigné une valeur seulement utilitaire. Des contestations, cependant, s'élèvent : certains courants de pensée veulent humaniser l'animal, aligner sa condition sur celle de l' Homme ; ils désirent que soient attribués à la bête la personnalité juridique et droits humains, et plus encore ce qui les fonde : la dignité. Cette proposition humanisante, toutefois, doit être recusée, car porteuse du risque de l'animalisation de l' Homme : à égaliser les conditions de l' humain et de l'animal, on risque en effet, plutôt que de traiter la bête comme un Homme, de traiter l' humain comme une bête, de lui faire une condition animale. Il faut donc maintenir la frontière Homme / animal, mais le faire moins au motif de la supériorité de l' Homme sur la bête qu' à raison de la conscience de la vulnérabilité humaine, du risque qui est celui de l' humain d'être exposé à la déshumanisation. Cependant, l'animal (sensible) est lui aussi un être vulnérable qui peut faire l'objet de traitements contraires à son essence même - une essence qu'il est proposé d' appeler son esséité. Une esséité qui, n'interdisant pas l' institution de la bête en tant que chose juridique, prohiberait, en revanche (et de manière catégorique) tous agissements via lesquels l'animal serait ramené au rang de matière inerte et insensible, rabaissé à la condition de chose pure.