thesis

Arbitrage et les contrats de transport maritime de marchandises : étude comparative : Droit français, Common Law et Droit des pays arabes

Defense date:

Nov. 27, 2020

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The contract for the carriage of goods by sea is almost always international in its characteristics, which make it a fertile ground for arbitration. Arbitration - a natural method of settling disputes in international trade - is widely practised around the world. This ancestral institution, independent of state justice, derives its legitimacy from the consent of the parties. This method of private settlement of international commercial disputes is of particular interest in that it combines in its foundations and in its operation characteristics borrowed from the two major systems of law which currently dominate the subject: continental law and common law. Maritime law, as it is specific and technical, adapts contract law and the institution of arbitration, and sometimes even creates an exorbitant regime of international commercial arbitration. This exorbitance, precisely manifested in the validity of the arbitration clause incorporated in the contract for the maritime transport of goods, undermines the consent of the parties to the arbitration. Unlike other maritime contracts which, in the implementation of arbitration, do not raise specific questions, arbitration of disputes arising from contracts for the maritime transport of goods rises in case law a specific problem which relates to the very construction of the contract. Indeed, it implements a generally tripartite relationship. The two original contractors, generally the shipper and the carrier, impose the binding force of their contract on a third party who will ultimately be attracted to the contractual relationship: the recipient of the goods. During this type of transport, two kinds of documents can be issued: the charter party and the bill of lading. These documents contain an arbitration clause to which only the sender and the carrier have expressly consented. A problem arises when a dispute arises and the arbitration clause is activated for the three actors in the commercial relationship, namely the sender, the carrier, and the recipient of the goods, who have not expressly consented to arbitration. Arbitration relating to the transport of goods by sea provides specific solutions, even contrary to the practice of international commercial arbitration. How can the consent of all parties to the arbitration be guaranteed when the arbitration clause has been incorporated into the bill of lading or charter party bill of lading, or when such an arbitration clause is activated by simple reference to the main contract?

Abstract FR:

Le contrat de transport maritime de marchandises a presque toujours un caractère international, ce qui en fait un terrain propice à l’arbitrage. L’arbitrage - mode naturel de règlement des litiges du commerce international - est largement pratiqué dans le monde. Cette institution ancestrale, indépendante de la justice étatique, tire sa légitimité du consentement des parties. Ce mode de règlement privé des litiges commerciaux internationaux présente un intérêt particulier en ce qu’il combine dans ses fondements et dans son fonctionnement des caractéristiques empruntées aux deux grands systèmes de droit qui dominent actuellement la matière : le droit continental et la Common Law. Le droit maritime, d’essence spécifique et technique, adapte le droit commun des contrats et l’institution de l’arbitrage, aboutissant parfois la création d’un régime exorbitant de l’arbitrage commercial international. Cette exorbitance, précisément manifestée dans la validité de la clause compromissoire insérée dans le contrat de transport maritime de marchandises, met à mal le consentement des parties à l’arbitrage. Contrairement aux autres contrats maritimes qui dans la mise en œuvre de l’arbitrage ne soulèvent pas de questions particulières, l’arbitrage des litiges issus des contrats de transport maritime de marchandises soulève dans la jurisprudence une problématique spécifique qui tient à la construction même du contrat. En effet, celui-ci met en œuvre une relation généralement tripartite. Les deux contractants originels, en général l’expéditeur et le transporteur, font peser la force obligatoire de leur contrat sur un tiers qui sera attiré in fine à la relation contractuelle : le destinataire de la marchandise. À l’occasion de ce type de transport, deux sortes de documents peuvent être délivrés : la charte-partie et le connaissement. Ces documents contiennent une clause compromissoire à laquelle seuls l’expéditeur et le transporteur ont expressément consenti. Un problème se pose lorsqu’un litige naît et que la clause d’arbitrage est activée pour les trois acteurs de la relation commerciale que sont l’expéditeur, le transporteur et le destinataire de marchandise qui, lui, n’a pas expressément consenti à l’arbitrage. L’arbitrage en matière de transport de marchandises par mer apporte des solutions spécifiques, voire contraires à la pratique de l’arbitrage commercial international. Comment garantir le consentement de toutes les parties à l’arbitrage lorsque la clause compromissoire a été incorporée dans le connaissement ou le connaissement de charte-partie, ou qu’une telle clause compromissoire se trouve actionnée par simple référence au contrat principal ?