Le suicide, le tiers et le droit
Institution:
Bordeaux 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
With the advent of libertarian post revolutionary area, the individual has emerged from the mass, claiming to be the master of his own destiny, especially by getting back the possession of his body. The fact that suicide is no longer punished seems to confirm this new situation. Actually, if this act is not a punishable offence, we should not conclude that it is the recognition of a right but rather the acknowledgement of the inadequacy of a penalty which eventually affected the family of the suicide. Taboo of a taboo (death), suicide, because it asks our conscience questions which are never really answered, can only provoke contradictory and extreme reactions. This intimate pact between a person and death whereby he kills himself at the time he chooses, excludes the whole community. Society, getting its own back, only allows him to pull himself out furtively, because this fragile consensus doesn't tolerate any exception. That is why, as soon as a third person interferes in this process of self-destruction, the law is jack with its old severity; in a case of aiding and abelting suicide the law will try to remedy this questionable impunity by means of legal subterfuge; in a case when the victim asked someone to kill him, the third party, the main actor, will be prosecuted for wilful killing, murder or poisoning. However the third party may also become an ally in the fight against suicide when the law, unable to act directly on or to reason with the suicide himself or to forbid the action itself
Abstract FR:
Avec l'avenement d'une ere libertaire post-revolutionnaire, l'individu a emerge de la masse sociale, revendiquant la maitrise de son destin, notamment par la reappropriation de son etre physique. La depenalisation du suicide a semble abonder en ce sens. Mais, en fait, l'absence d'incrimination de ce geste ne doit pas etre interpretee comme la reconnaissance d'un droit mais plutot comme le constat d'une sanction inadequate qui, somme toute, touchait davantage la famille du suicide. Tabou d'un tabou (la mort), le suicide, par les interrogations jamais vraiment resolues qu'il soumet a notre conscience, ne peut que susciter des reactions contradictoires et extremes. Ce pacte intime passe entre un individu et la mort qu'il s'octroie au moment choisi par lui, exclut de facto la communaute tout entiere. Cette derniere, "revancharde", ne l'autorise qu'a "s'extirper" furtivement de son sein ; car, ce consensus fragile ne souffre aucune exception. Aussi, des qu'autrui s'immisce dans ce processus d'auto-destruction, le droit retrouve sa severite; autant dans l'eventualite d'une aide ou assistance au suicide, ou il cherche, par le biais de subterfuges judiciaires, a remedier a une impunite contestee, que dans l'hypothese de l'homicide sur demande (encore nomme suicide par personne interposee) ou, le tiers, acteur principal, fait l'objet d'une repression fondee sur les textes incriminant l'homicide volontaire, l'assassinat, l'empoisonnement. Mais ce tiers peut tout autant devenir un allie dans la lutte contre le suicide, quand, ne pouvant agir directement sur le suicidaire lui-meme pour le raisonner, ni sur l'acte pour l'interdire, le droit va faire peser sur lui une veritable obligation de protection. Par ailleurs, ceux qui se donnent la mort peuvent se retrouver suspectes d'un calcul financier, ayant pour objet de mettre leur famille a l'abri de tout souci materiel.