thesis

La déviance en droit : analyse d’un processus implicite de normalisation

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In the behavioural sciences, the term ‘deviance’ is used variously to describe homosexuality, prostitution, pornography, sadomasochism, smoking, the consumption of drugs, membership of a sect, trans-identities. Although the law deals with these behaviours and acts, legal science has never appropriated the term. This thesis shows how the notion of deviance, far from being unknown to the law, actually pervades it, as is shown by unfavourable legal treatments applied to ‘deviant’ acts and behaviours. Such legal procedures and treatments are justified as means to protect persons defined as vulnerable, either intrinsically or on account of such acts and behaviours. The aim here is not to present an exhaustive description of unfavourable legal treatments applied to deviant acts and behaviours, but to deconstruct normative and/or classic liberal theories that assert, however implicitly, the liberal position that what is not forbidden is allowed. I contend that the law has a promotional function: by pointing to differences as abnormal, it constitutes them as deviances. By including them in a normalizing space, it creates other deviances. Deviance, therefore, is not a fixed legal category determining an applicable legal treatment, but plays a part in the normalization process at work in the legal system.

Abstract FR:

La déviance est le terme sous lequel certaines sciences du comportement décrivent l’homosexualité, la prostitution, la pornographie, le sadomasochisme, le tabagisme, le simple usage de drogues, l’appartenance à une secte, la transidentité, notamment. Bien que le droit ait à connaître de ces actes et comportements, la science du droit ne s’est jamais réappropriée le terme. Cette thèse montre comment cette notion de déviance, loin d’être inconnue du droit, l’imprègne. En atteste l’application à ces actes et comportements déviants de traitements juridiques défavorables, au nom de justifications visant à la protection de personnes définies comme vulnérables par nature ou par le fait même qu’elles adoptent ces comportements. L’objet n’est cependant pas ici de décrire de manière exhaustive les traitements juridiques défavorables appliqués aux actes et comportements déviants, mais de déconstruire les théories normatives et/ou libérales classiques qui admettent implicitement le postulat libéral selon lequel tout ce qui n’est pas interdit est permis. Nous montrons comment le droit a une fonction promotionnelle : en désignant comme anormales les différences, il les constitue en déviances ; en les incluant dans l’espace de normalisation, il crée de nouvelles formes de déviance. La déviance n’est donc pas une catégorie juridique figée qui permettrait de déterminer le régime juridique applicable, mais participe du processus de normalisation à l’œuvre dans le système juridique.