Le corps médical dans la structure hospitalière : problèmes et perspectives
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Through this work we have tried to identify the roots of the malaise among the medical profession in hospital settings. The evolution of knowledge during the 50 last years compared with its progression during the previous centuries partly explains the extent of the generalized disenchantment. The possibilities and costs resulting from progress mandates an ethical reflexion based on the patient and public health as a whole. The doctor-patient relation has changed over the years , patients becoming more and more demanding users of the health care system inevitably creating a judicialization of this relationship. Contrasting with these upheavals the hospital strucuture has kept all its inertia: absence of adaptation of the ordinances of 1958 to the new challenges, maintenance of a hospital architecture centered on departments , segmentation of the powers and countervailing powers with a plethoric bureaucracy. . . Observing this crisis and illustrating it with some concrete examples it appeared logical to us to evoke the great principles which must inspire the future essential reforms. Meritocracy based on results must be introduced into hospitals. Terms like “responsibility” and “duty” will have to influence the new organisational diagrams. The creation of poles of responsibility bringing together several departments instigated by leaders elected by health care personnel on precise objectives, becomes a necessity. In the context of fees based on activity these changes imply, a better evaluation of medical practice, a redefinition of the assignment of each professions because of the transfers of competence inevitably resulting from the demographic problems, a reappraisal of the criteria of professionalism and a continuous search for improvement of competence. If these changes are to be seen in the long term it is also necessary to reconsider the initial training putting emphasis on a philosophy based on fellowship which allows the transmission of experience.
Abstract FR:
A travers ce travail nous avons cherché à identifier les racines du malaise médical hospitalier. L'évolution des connaissances médicales durant les cinquante dernières années comparées à leur progression pendant les siècles précédents explique en partie l'ampleur du désenchantement généralisé. Ces progrès, avec les possibilités qui en découlent, et leur coût, imposent une réflexion éthique basée sur le malade et sur la santé publique dans son ensemble. La relation médecin-malade s'est transformée au fil des années, ce dernier devenant un usager du système de soins de plus en plus exigeant, en créant inévitablement une judiciarisation des rapports. Face à ces bouleversements, la structure hospitalière a gardé toute son inertie : absence d'adaptation des ordonnances de 1958 aux nouveaux défis, maintien d'une architecture hospitalière centrée sur le service, multiplication des pouvoirs et contre-pouvoirs avec une bureaucratie pléthorique. . . Après le constat de crise et l'illustration par quelques exemples concrets, il nous est apparu logique d'évoquer les grands principes qui doivent inspirer les futures réformes indispensables. La " méritocratie " doit être introduite dans la fonction publique avec pour objet une culture de résultat. Les termes responsabilité et devoir doivent influencer les nouveaux schémas organisationnels. La mise en place de pôles de responsabilité regroupant plusieurs unités fonctionnelles dynamisées par des " leaders " élus par les soignants sur de objectifs précis, devient une nécessité. Ces mutations impliquent dans le contexte d'une tarification à l'activité, une meilleure évaluation de la pratique médicale, une redéfinition du contour des professions en raison des transferts de compétence résultant inévitablement des problèmes démographiques, une actualisation des critères de professionnalisme et une recherche continue d'amélioration de la compétence. Pour inscrire ces transformations dans le long terme il faut aussi repenser la formation initiale en insistant sur une philosophie de " compagnonnage " qui permet la transmission de l'expérience.