Abstract FR:

La vérité juridique est conventionnelle sinon métaphorique. Le " juridique " l'éloigne de la " vérité " qui, étant pure et simple ne connaît ni catégories ni qualifications. Partant d'une précision conceptuelle afin d'éviter des confusions avec la vérité judiciaire, la réalité juridique, la vérité et la réalité du Droit, l'objectif est l'analyse du Droit dans sa structure comme dans son fonctionnement, en ayant pour ligne directrice le concept de la vérité juridique. La spécificité de la logique juridique nous fait connaître trois domaines : les concepts, la structure et le fonctionnement du Droit dont le rôle flotte entre la persuasion et la conviction, d'autant plus qu'elle n'est pas à la recherche de la vérité juridique comme le présuppose le rapport de la logique à la vérité. Son but est étroitement lié à la finalité du Droit qui ne cherche à établir ni le vrai ni le juste, mais ce qui est raisonnablement utile. Pour réaliser ce projet, le système fait confiance à ses acteurs : la sagesse du Législateur, la prudence du Juge et l'harmonie de l'Administration. Quant au citoyen, jadis " sujet du Prince ", devenu de nos jours " sujet du Droit ", on n'attend de lui que de la patience !Le Droit se professionnalise à l'Ecole en se réduisant à un métier, il se perfectionne au Palais en accumulant des complexités et il s'institutionnalise davantage dans la société. Avec son langage peu compréhensible et avec sa logique plutôt arbitraire que rationnelle, il devient inaccessible pour le principal concerné, le Sujet. Comment peut-on rendre au Citoyen son précieux bijou, la marque de l'humanité, le Droit? En réclamant la qualité " d'acteur de droit " pour lui, que deviennent la complexité du savoir-faire juridique et la technicité de la connaissance du Droit ? Est-ce que " la théorie du droit apparent " que nous proposons ici peut s'inscrire dans la théorie générale de la connaissance juridique, pour justifier la crédibilité de ce que le Droit représente auprès du sujet comme connaissance ?