Les aspects judiciaires de la rébellion de 1947 à Madagascar
Institution:
Lyon 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The year 1947 marked the end of hope for the emancipation of the people of Madagascar, born in November 1945 with the election of the doctors Ravoahangy and Raseta at the first Constituent on the basis of slogans advocating a total and immediate independance of Madagascar. Indeed, if they changed their original request by referring to the concept of a blur free state within the French Union, the radical elements working in the shadow of the Movement of Democratic Renovation Malagasy, party established in February 1946 to help those elected officials prepare many elections, took the opportunity to foment a rebellion which broke out during the night of march 29, 1947. The next day, the judicial repression fell on the MDRM designated as the chief executive officer of events by the colonial authorities. The intervention of the judiciary did not guarantee an impartial and independent justice. Since their installation, in the early twentieth century, in addition to the dominant presence of administrators within them, they were also a way of administration additional in the hands of colonial authorities. In addition, judicial reform initiated in 1946, in the French colonies overseas had only strengthened the administrative grip. Therefore, the role of the courts was reduced to a simple legalization of unjust repression inducted by the General Security Department and the provincial administrators. The discussions in the trial of parliamentarians and other leaders of MDRM, which took place from July to October 1948 before the Criminal Court of Antananarivo, which was designed to determine the truth about the origin of events did only demonstrate that the use of dubious methods in the premises of the General Security Deppent to obtain confessions so-called spontaneous. Despite these damning revelations, the public prosecutors finally got the inevitable court sentence of the leaders MDRM, using witnesses provided at the last minute, once again, by the General Security Department.
Abstract FR:
L'année 1947 marquait la fin de l'espoir d'émancipation du peuple malgache, né en novembre 1945 avec l'élection à la première Constituante des docteurs Ravoahangy et Raseta sur la base de slogans prônant une indépendance totale et immédiate de Madagascar. En effet, s'ils tempérèrent par la suite leur revendication initiale en revenant à la notion flou d'un Etat libre dans le cadre de l'Union française, des éléments radicaux travaillant dans i'ombre du Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache, parti créé en février 1946 pour aider ces élus malgaches à affronter les nombreuses échéances électorales, en profitèrent pour fomenter une rébellion qui éclata dans la nuit du 29 mars 1947. Dès le lendemain, une répression judiciaire s'abattait sur le MDRM désigne comme le principal responsable des évènements par le pouvoir colonial. L'intervention des institutions judiciaires n'apporta pas la garantie d'une justice impartiale et indépendante. Depuis leur mise en place au début du XXe siècle , outre la présence prédominante d'administrateurs en leur sein, elles n'avaient été qu'un moyen d'administration supplémentaire entre les mains du pouvoir colonial. Par ailleurs, la réforme judiciaire initiée en 1946 dans les territoires de la France d'Outremer n'avait fait que renforcer l'emprise administrative. Ainsi le rôle des tribunaux fut réduit à une simple légalisation de la répression inique menée par la Sûreté générale et les administrateurs provinciaux. Les débats du procès des parlementaires et autres leaders du MDRM qui se déroula de juillet à octobre 1948 devant la Cour criminelle de Tananarive et qui devait permettre de faire la vérité sur l'origine des événements ne peut que mettre en lumière l'emploi de procédés douteux, dans les locaux de la Sûreté générale, pour obtenir des aveux dits spontanés. Malgré ces révélations accablantes, le ministère public obtint finalement la condamnation inéluctable des chefs du MDRM grâce la production, à la dernière minute, de témoins à charge fournis, une fois de plus, par la Sûreté générale.