La pensée politique de François Hotman articulée sur une perspective nationale
Institution:
Aix-Marseille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In studying François Hotman’s political thought, this dissertation focuses on the new intellectual and political movement which was shaping the sixteenth-century France : national sovereignty in the law and in the politics. The need for a national code led the jurist to reject the Justinian Corpus iuris civilis, though he never meant to discard the study of ratio and aequitas, the core of the classical Roman law. National political sovereignty doesn’t permit any interference from the See of Rome. The French royal court occupied by the Lorrains and the Italo-Gaulish worried Hotman over the constitutional tradition of French monarchy, as the controversy with Jean-Papire Masson reveals Hotman’s concerns very clearly.
Abstract FR:
Les études sur la pensée politique de François Hotman se heurtaient souvent à une impasse qui empêche l’ensemble de sa doctrine de se présenter avec cohérence. Il s’agit d’une ambivalence forte qu’Hotman paraît posséder à l’égard du droit romain et du pouvoir royal. Cette présente recherche a pour objet de résoudre ce problème d’interprétation en se proposant une nouvelle approche de la question. L’analyse de son Antitribonian nous apprend que l’auteur manifeste de l’hostilité à l’étude du droit de Justinien, non pas parce qu’il rejette le droit romain lui-même, mais parce que son relativisme juridique remarque la divergence irréductible entre le droit de Justinien et le droit français. Côté politique, cette position aboutit à réclamer la souveraineté nationale envers l’ingérence des autres puissances extérieures telles que l’autorité du pape. Face à la présence des étrangers dans la cour royale, Hotman veut sauvegarder la tradition constitutionnelle du royaume de France qui, à ses yeux, était dévastée par la tyrannie des Lorrains et des Italo-gaulois. La controverse entre lui et Jean-Papire Masson nous apprend enfin que la pensée politique hotmanienne est articulée sur une perspective nationale, dite franco-gauloise, qui voit dans l’histoire politique de la France la mise en œuvre du principe de la monarchie modérée.