Les principes généraux de la lex mercatoria : contribution à l'étude d'un ordre juridique anational
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Abstract EN:
For thirty years the lex mercatoria or new law merchant has been the focus of debate as to whether there is, in fact, an a-national body of law that exists alongside the municipal and inter-state systems. While acknowledging a debt to legal pluralism as developed by the Italian jurist Santi Romano in his authoritative work (l'ordre juridique, Paris, Dalloz, 1975, 174 p. ), its upholders (Clive Schmitthoff (G. B. ), the Dijon school (CREDIMI): Berthold Goldman, Philippe Kahn, Jean Stoufflet, Philippe Fouchard, André Jacquemont, Eric Loquin) nonetheless consider that neither theory nor practice allow all law to be reduced to that of the state. Free from the hold of municipal and inter-state laws, the lex mercatoria is made up of a-national norms which derive either directly from the normative activity of professionals by way of corporate practices, or from the law-making function of arbitrators of international trade by way of general principles. Yet, even if the distinction drawn between the rules that stem from practice and those laid down by the arbitrator is, in actual fact, less clear cut than that, arbitration does constitute, in its initial mapping out of general principles, an important formal source of the lex mercatoria. Arbitrators are installed in the a-national legal system and effectively forge, in the
Abstract FR:
La lex mercatoria ou new Law Merchant est, depuis trente ans, l'objet d'un débat portant sur l'existence même d'un ordre juridique anational, coexistant avec les systèmes étatiques et interétatique. Se réclamant du pluralisme juridique tel qu'il est développé par le juriste italien Santi Romano dans son œuvre magistrale (l'ordre juridique, paris, Dalloz, 1975, 174 p. ), ses tenants (Clive Schmitthoff (G. B. ), l'école de Dijon (CREDIMI) : Berthold Goldman, Philippe Kahn, Jean Stoufflet, Philippe Fouchard, André Jacquemont, Éric Loquin) estiment pourtant que, ni la théorie, ni la pratique, ne permettent de réduire tout droit à celui de l'état. Dégagée de l'emprise des ordres juridiques étatiques et interétatiques, la lex mercatoria est composée de normes anationales issues, soit directement de l'activité normative des professionnels, par le biais des usages corporatifs, soit de la fonction prétorienne des arbitres du commerce international, par le biais des principes généraux. Cependant, même si la distinction opérée entre, d'une part les règles issues de la pratique et, d'autre part celles qui sont énoncées par l'arbitre est, en réalité, moins tranchée, l'arbitrage constitue, grâce à l'élaboration originale des principes généraux une source formelle importante de la lex mercatoria. Installe dans l'ordre juridique anational, les arbitres forgent en effet, dans le cadre d'une activité prétorienne, des principes généraux qui répondent aux besoins de la communauté internationale des commerçants.