thesis

Le juriste entre science et politique : la Revue générale du droit, de la législation et de la jurisprudence en France et à l'étranger (1877-1938)

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Bordeaux 4

Disciplines:

Abstract EN:

The Revue générale du droit, de la législation et de la jurisprudence en France et à l’étranger was founded in 1877 by Joseph Lefort and ceased publication in 1938. Surrounded with French as well as foreign academics and practitioners, Lefort opened the review to other disciplines and countries. The publication would become one of the main legal periodicals of the Third Republic and, thus, now provides an invaluable insight into the period. Consequently, the study of this review contributes to the legal doctrines of the time as well as the history of thought. The publication puts the notion of doctrinal representativity to the test; as, although it welcomed contributions by personalities of the time, above all it served as a platform for a doctrine that has scarcely been studied by historiography to date. The relationships of these legal professionals to their environment-for instance, the evolution of civil or criminal law, the First World War, the rise of socialism and state interventionism- gave it that original and emblematic character. The particular undertaking at the core of the review was the emergence of a scientific jurist who would be in a position to observe. Furthermore, he would apply a scholarly discourse focusing on neutrality and a methodology rejecting exegesis and promoting history and comparative law. In the end, such an approach could not be maintained indefinitely: the journal had to face the reality of a discourse tainted by political views and against the claim of the jurist as the sole instigator of law. The jurist indeed intended to influence the course of society either through legal reformism or a form of conservatism. The jurist’s political nature marks his scientifical approach.

Abstract FR:

La Revue générale du droit, de la législation et de la jurisprudence en France et à l’étranger naît en 1877, sous l’égide de Joseph Lefort, et paraît jusqu’en 1938. Entouré de professeurs et praticiens, français et étrangers, cet avocat parisien place la revue sous le signe de l’ouverture disciplinaire et géographique. Elle sera l’un des principaux périodiques juridiques de la Troisième République, et en constitue un observatoire privilégié car son étude contribue à l’histoire de la pensée et des doctrines juridiques de cette période. Elle met à l'épreuve la notion de représentativité doctrinale, car si elle accueille des grandes signatures, elle est surtout la tribune d’une doctrine peu étudiée par l’historiographie contemporaine. Les rapports de ces auteurs à leur environnement, par exemple l’évolution du droit civil ou pénal, la Première Guerre mondiale, la montée du socialisme et de l’interventionnisme étatique, impriment à la revue un caractère tantôt original, tantôt archétypal. Un projet est au coeur du recueil : l’avènement d’un juriste scientifique, au discours savant empreint de neutralité, et à la méthode rejetant l’exégèse et promouvant l’histoire et le droit comparé. Le bilan de la mise en oeuvre de ces préconisations est plus que mitigé : elles se heurtent à la réalité d’un discours teinté d’opinions politiques et à la volonté des juristes d’être les principaux inspirateurs du droit. Ces derniers entendent en effet influencer la marche de la société, en prônant un réformisme juridique ou en adoptant une forme de conservatisme. La vocation politique des juristes semble alors empêcher que soit concrétisé leur projet d’être scientifiques.