thesis

Mise en œuvre de la suspicion et procès pénal équitable

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Nantes

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Suspicion is on a reasoning which, from the observation of facts, allows to infer the probability that a certain person has committed an offense. It seems particularly adapted to the criminal trial. The goal of criminal procedure is to organize its implementation in order to make punishment possible. It must respect fair trial requirements as layed out by article 6 of the Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms and by the French Criminal Procedure Code, in its preliminary article. Criminal trials must be fair. They must be balanced. Yet suspicion is what destabilizes procedural equity. For it allows to presume a person is a suspect and thus is detrimental to the rule ‘innocent until proved guilty’. Furthermore suspicion is part of an ‘effisciency logic’ which has been prevailing in recent criminal procedure evolution. Investigation forces and prosecution services are getting stronger and stronger in order to be increasingly able to look for suspects, to identify them, to prove they’re guilty, and this as early as the investigation phase. Meanwhile, judges’ powers, particularly investigating magistrates’, decrease. For these reasons, trial must reach a new equilibrium. This will only be possible if, firstly, prosecutors and judges’ powers are redistributed, especially control of procedure and case setting. It will only be possible if, secondly, suspects obtain the status of defendants, which means criminal procedure must abide by fundamental principles such as contradiction, equality of arms and defense rights – including the right to debate about suspicion as early as investigation.

Abstract FR:

La suspicion se fonde sur un raisonnement qui permet, à partir de la constatation de faits, d’inférer la commission probable d’une infraction par une personne. Elle apparaît particulièrement adaptée au procès pénal. Les règles de procédure pénale vont donc organiser sa mise en œuvre pour permettre l’accomplissement de la répression. Par conséquent, cette mise en œuvre doit respecter les exigences du procès équitable posées par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme et reprises par l’article préliminaire du Code de procédure pénale. Le procès pénal doit être équitable, c’est-à-dire équilibré. Or, la mise en œuvre de la suspicion déséquilibre cette équité procédurale. Sa logique permet de présumer la culpabilité de la personne soupçonnée au détriment de sa présomption d’innocence. De plus, la suspicion s’intègre dans une logique d’efficacité propre à l’évolution de la procédure pénale. Sont renforcés les pouvoirs de la police judiciaire et du ministère public pour rechercher les suspects, les identifier et permettre la preuve de leur culpabilité dès la phase d’enquête. Dans le même temps, le rôle du juge du siège, notamment d’instruction, est amoindri. C’est pourquoi, un nouvel équilibre du procès devient nécessaire. Il émergera d’une autre répartition des pouvoirs de mise en œuvre et de mise en état de la suspicion entre parquet et siège. Il se révèlera avec la reconnaissance pour le suspect d’un véritable statut de défendeur autour des principes de contradiction, d’égalité des armes et de droits de la défense lui permettant de discuter au plus tôt la suspicion, même pendant l’enquête.