La reine mérovingienne : institution et représentations
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Over the past few years, interest in studies concerning the High Middles Ages has increased thanks, in particular, to work relating to women; however, this work does not take into account the particular situation of the queen. Owing to the absence of written sources defining and surrounding the status and role of the queen in the Merovingian period, the question is whether we can speak of a reginal institution during a period that is often qualified as intermediary. The lack of political theorization concerning both royal functions and reginal functions, does not however indicate the absence of kingship or queenship. Since the normative sources are not sufficient for the study of the Merovingian queen, it was also necessary to resort to the numerous narrative, diplomatic, epistolary, patristic and archaeological sources available for the period studied. From the extreme diversity of sources, two areas of research clearly stood out. The first one aims to demonstrate the originality of the relations of the queen with her relatives, firstly within the couple she formed with the king and secondly, through the ties she maintained with the other family members. It is certainly within this scope that the traces of a Germanic past had the most significant effect on manners and attitudes. Furthermore, the parameters of the queen’s function became apparent by situating the place and role of the Merovingian queen within secular society, and then by showing the queen’s contribution in setting up an ecclesiastical order that led the monarchy towards the construction of a Christian kingdom.
Abstract FR:
Depuis quelques années, les études sur le haut Moyen Age connaissent un regain d’intérêt grâce, notamment, aux travaux portant sur les femmes ; cependant, ces derniers ne rendent pas compte de la situation particulière de la reine. Devant l’absence de sources écrites définissant et encadrant le statut et le rôle de la reine à l’époque mérovingienne, la question s’est posée de savoir si l’on pouvait parler d’institution réginale en cette époque que d’aucuns qualifient d’intermédiaire. L’absence de théorisation politique qui touchait aussi bien les fonctions royales que les fonctions réginales ne témoignait pas pour autant de l’absence d’institution royale ou réginale. Les sources normatives ne pouvant suffire à l’étude de la reine mérovingienne, il était également nécessaire de faire appel aux très nombreuses sources narratives, diplomatiques, épistolaires, patristiques et archéologiques disponibles pour la période étudiée. De l’extrême diversité des sources, deux axes de recherche se sont imposés. Le premier visait à démontrer l’originalité des relations de la reine avec sa parenté, tout d’abord au sein du couple qu’elle formait avec le roi, puis par les liens qu’elle entretenait avec les autres membres de la parentèle. C’est dans cette dimension que les traces d’un passé germanique ont le plus marqué les mœurs et les mentalités. En outre, les contours de la fonction réginale sont apparus en situant la place et le rôle de la reine mérovingienne au sein de la société séculière, puis en montrant les apports de la reine dans la mise en place d’un ordre ecclésiastique qui devait entraîner la royauté vers la construction d’un royaume chrétien.