Abstract FR:

Le juriste se doit d'aborder le nucléaire avec modestie. Il s'agit en effet d'un thème qui dépasse largement les frontières du droit. Le nucléaire a été sucessivement le domaine des savants, conscients de son apport au développement de la civilisation, puis celui des militaires et des industriels, pour lesquels l'énergie nucléaire était symbole de puissance, et enfin celui des philosophes. Le juriste traduit alors ces sentiments contradictoires. De ce point de vue, les textes internationaux sont significatifs : à l'enthousiasme des motifs succède la crainte des applications. Le juriste dispose ainsi d'un champ de recherche exceptionnel, il assiste dans une période relativement brève à l'invention d'un système juridique. Plus important encore, le juriste est amené à s'interroger sur son rôle. Son rôle se limite-t-il à l'élaboration des réactions imposées par la catastrophe ? La révolution scientifique que constitue le nucléaire est-elle susceptible d'entraîner une révolution de la pensée juridique ? Le juriste est-il apte à apporter des réponses à des attentes, à des contestations ?