Croyances, institutions et performances économiques : le cas des pays arabo-musulmans
Institution:
Aix-Marseille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The last sixty years of diverse endeavours to aid Low Developing Countries “Done So Much Ill and So Little Good”. The question then arises as to why those countries had the possibility or the will to actually develop. Institutional economics, that probably did a great deal to understand the determinants of growth, still remains hesitating when dealing with norms of behaviours and fallacious beliefs that lead to economic disasters. The analysis of these fallacious beliefs and economically inefficient norms of behaviours – that underpin formal institutions and profoundly shape the attitude of economic agents who endorse them – was neglected or marginalized. The present work is in line with the works on the role of institutions and more specifically their informal aspect. It tries to demonstrate the vain character of attempts to set up development without integrating beliefs and norms of behaviour, two key factors that are at the foundation of the institutional scaffolding and that ipso facto determine the incentive structure and the economic dynamics. The aim is to give an illustration of how those fallacious beliefs can – under certain conditions – be formed, spread, infiltrate and persist within the institutional structure - a structure that is “malleable” and “paralysable” through deliberate and “interested” pressures – and negatively influence economic performance. This matrix of interpretation enables to better understand the causes of the “chronic institutional rigidity” that characterises Arabic Muslim countries, a rigidity largely responsible for the poor aptitudes of these countries to face the constraints of an environment in perpetual change.
Abstract FR:
Les soixante dernières années d’efforts multiformes pour aider les Pays en Voie de Développement « ont fait tant de mal et si peu de bien ». Face à un tel constat, force est de se demander pourquoi les pays en question n’ont ni su ni pu se développer et/ou pourquoi d’autres n’ont ni su, ni pu, ni – parfois – voulu les développer ? L’économie institutionnelle, qui a sans doute permis d’accomplir une grande partie du chemin pour comprendre les déterminants de la croissance, demeure dans ses analyses très timide et hésitante sur les normes de comportement et les croyances fallacieuses économiquement ruineuses. L’analyse de ces croyances fallacieuses et des normes de comportement économiquement inefficientes – qui forgent les institutions formelles et façonnent profondément les attitudes des agents économiques qui les endossent– s’est retrouvée considérablement négligée et marginalisée. Le présent travail s’inscrit dans le prolongement des travaux sur le rôle des institutions et plus particulièrement leur aspect informel. Il tend à montrer qu’il est vain de vouloir mettre en place un processus de développement sans intégrer les croyances et les normes de comportements, deux facteurs clés qui échafaudent l’édifice institutionnel, qui déterminent ipso facto la structure incitative et influencent la dynamique économique. L’objectif est de d’illustrer comment des croyances fallacieuses peuvent – sous certaines conditions – (être formées)/se former, (être propagées)/se propager, (être infiltrées)/s’infiltrer et (être installées)/s’installer durablement dans la structure institutionnelle et peser négativement sur les performances économiques. Une structure qui s’avère ainsi « malléable » ou « paralysable » via des pressions délibérées et intéressées avec tous les effets sociopolitiques et économiques que cela peut induire. Cette grille de lecture permet de mieux élucider les causes de la « rigidité institutionnelle chronique » qui caractérise les pays Arabo-musulmans, rigidité largement responsable des faibles aptitudes actuelles des ces pays à affronter les contraintes d’un environnement en perpétuel changement.