Análisis histórico de la responsabilidad penal corporativa
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis provides a comprehensive history of corporate criminal liability, from the Book of Genesis up to the rulings handed down by the Spanish Supreme Court in 2016. However, this history is not limited to a mere descriptive survey of authors or historical periods: instead, it constitutes a powerful critique of a doctrinal tradition which purports to find in the Latin maxim societas delinquere non potest the best argument to deny that corporations can be held criminally liable. Once that the concepts and ideas which lie at the basis of this thesis are established following the philosophical system known as “philosophical materialism”, founded by Spanish philosopher Gustavo Bueno, I present an inquiry on the heretofore unknown origins of the Latin maxim which I have been able to trace back to 1881, when its originator, Franz von Liszt coined it. After it I undertake a comprehensive reconstruction of the history of this idea, from which two major findings emerge: firstly, that the French revolutionaries never intended to reject corporate criminal responsibility and secondly, that the Spanish Supreme Court issued convictions against societies in the 19th century. On the basis of these facts, the end of World War II emerges as the key turning point in History when the Latin maxim acquired the status of a philosophical principle denying the ontological possibility of a society to be criminally responsible. A principle whose roots are not to be found in legal doctrine but in a political idea: the decision by the Allied powers that it was not Germany that was to be held responsible for war crimes, but rather only those Nazi Party organizations and hierarchy directly involved.
Abstract FR:
La thèse présente un historique complet sur la responsabilité pénale des personnes morales depuis les récits de la Genèse jusqu’aux sentences de la Cour Suprême espagnole prononcées en 2016. Cette histoire n’est pas simplement une description des différents auteurs ou des différents moments historiques, mais c’est plutôt une reconstruction critique construite principalement pour identifier et pour démêler la doctrine qui trouve dans l’expression latine societas delinquere non potest l’argument le plus important pour nier la possibilité d’attribuer la responsabilité pénale aux groupements. Une fois établis les concepts et les idées selon le système philosophique appelé « matérialisme philosophique », dont l’auteur est l’espagnol Gustavo Bueno, une étude de la sentence latine, d’origine inconnue jusqu'à présent, est présentée ; c’est donc pour la première fois que nous identifions et expliquons cette origine: elle a été inventée par Franz von Liszt en 1881. Après cela une reconstruction complète de l’histoire de l’idée est réalisée et l’on découvre deux nouveautés fondamentales : que la Révolution française n’a jamais prétendu refuser la responsabilité pénale des groupements et que la Cour Suprême espagnole avait prononcé des sentences condamnatoires aux groupements au XIXe siècle. Sur la base de ces faits, on situe à la fin de la Seconde Guerre Mondiale le moment dans lequel la sentence latine prend le sens d’impossibilité ontologique des groupements quant à commettre un crime et qui se base sur une idée politique et non juridique : la décision des puissances victorieuses du fait que l’Allemagne n’avait pas été coupable, mais seulement certains hiérarques et groupements Nazis.