thesis

Le droit musulman : de "l'interdiction de la jurisprudence" aux tentatives de réforme

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 1

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La campagne de dénigrement de l'Islam suite aux malheureux évènements du 11 septembre 2001 aux États-Unis se réfère principalement au caractère prétendument non démocratique de la culture musulmane. La Charia (corpus musulman) est généralement présentée comme un système normatif involutif en rupture totale avec le monde contemporain (irrespect des droits humains, minorisation du statut féminin, gouvernance théocratique. . . ). La mise en exergue de l'histoire du droit musulman montre cependant que les préceptes originels de ce corpus n'étaient pas en contradiction avec une vision évolutive du monde. Bien au contraire, la liberté de réflexion juridique laissée par le Prophète Mohammed aux premiers califes et magistrats de l'Islam, la diversité des écoles juridiques et la non-uniformité des interprétations données au corpus islamique, signent la souplesse originelle de ce droit. Mais la tradition jurisprudentielle des premiers jurisconsultes fera l'objet d'une telle vénération que l'autorité politico-juridique du Xe siècle proclamera un consensus interdisant toute approche critique du patrimoine des Anciens. Considérant cet interdit comme le principal facteur ayant rigidifié la pratique juridique de l'Islam. Et dans la mesure où celui-ci relève d'un fait non pas divin mais humain, sa levée devrait conduire à une relecture plus adaptée de la Charia aux nouvelles exigences du monde. Cette idée constituera la pierre angulaire du réformisme musulman du XIXe siècle dont les thèses semblent puiser leurs racines dans les courants médiévaux qui s'étaient dès le XI/XIIIe siècle énergiquement opposés au consensus portant l'interdiction de la jurisprudence.