La construction du droit du travail thaïlandais : entre attraction de modèles socio-économiques et quête d'identité
Institution:
Aix-Marseille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Labour laws are not a novelty in Thailand. They are the result of a long development taking its roots in the former absolute monarchy regimen and in religious precepts. These laws have evolved following the economic and social welfare of Thailand. Still, two episodes can be identified as breakthroughs in this evolution: the colonial era in the early 1900’s and the revolution in 1932 (A. D. ). Firstly, European countries had imposed their yoke on Siam’s neighbouring countries. In order to remain free, Thailand modernised its law system, basing its reforms on European models. Secondly, the emergence of democracy after the revolution encouraged the development of collective rights. Today, labour laws are based on two fundamental principles: freedom of contract, and freedom of opinion, speech and association. However, to protect both workers and economic interests in a globalized world, such freedoms have been bordered strictly. To do so, and to create a Thai social standard that will be adapted to the country needs and culture, Thailand follows ILO’s guidelines. Those guidances are studied and adapted by tripartite commissions, which are the most suitable tool to take into consideration social partners’ needs, and issue consensual decisions. During the 20th century, labour laws have matured and grown in Thailand. Today, even though some gaps still need to be filled, the real issue regards rather texts application than texts themselves. The challenge for labour laws in the twilight of the new century will be to set up structures and methods to enforce law while protecting social interests of workers and economic interests of the country.
Abstract FR:
Le droit du travail thaïlandais n’est pas nouveau. Issu d’une longue maturation, il prend ses sources dans l’ancien régime et dans des préceptes religieux. Son évolution s’est faite au gré des situations économiques et sociales du pays. On peut néanmoins identifier deux bonds successifs lors desquels ce droit a connu une progression rapide : la colonisation des pays voisins de la Thaïlande au début du XXème siècle avec une forte pression des puissances étrangères, et l’arrivée de la démocratie après la révolution de 1932 (A. D. ), qui encourage l’émergence d’un droit collectif. Le droit social actuel est basé sur deux principes fondamentaux : liberté contractuelle et liberté d’expression et de réunion. Cependant, pour préserver les intérêts nationaux dans une économie de plus en plus mondialisée, et pour protéger les travailleurs, ces libertés sont strictement encadrées. Pour créer une norme sociale adaptée à la situation du pays et compatible avec sa culture, la Thaïlande suit les directives de l’OIT et les adapte via des organisations à caractère tripartite. En effet, ces structures sont les plus efficaces afin de prendre en compte les besoins de tous les partenaires sociaux, et de rendre des décisions consensuelles. Au long du siècle dernier, le droit du travail thaïlandais s’est largement étoffé et, aujourd’hui, même si des lacunes sont encore à déplorer, c’est plus la bonne application du droit existant que les textes qui fait défaut. C’est là le nouveau défi du droit du travail ; réussir à mettre en place des structures et des méthodes pour appliquer au mieux le droit actuel en prenant soin de ménager protection des travailleurs et intérêts économiques.