Abstract FR:

La démocratisation de l'enseignement constitue un objectif majeur depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Mais on découvre que l'uniformisation des structures d'enseignement est loin de mener à l’égalité sociale des chances de réussite scolaire et on remarque d'importantes disparités géographiques. Cette recherche analyse les variations cantonales de la réussite et de l'échec des élèves du cycle élémentaire en Franche-Comté. Les caractères socioprofessionnels des cantons ne suffisent pas à expliquer les disparités spatiales de la réussite scolaire. Il faut leur adjoindre d'autres caractères, comme les indices démographiques généraux, les indicateurs reflétant le niveau d'instruction, les comportements familiaux, les styles de vie, les mentalités et les équipements collectifs. Les fluctuations de certains de ces facteurs suivent assez fidèlement celles des performances des élèves sur l'ensemble de la région : taux de chômage, différentiel d'activité entre hommes et femmes, comportements électoraux, niveau de diplômes, pourcentage des cadres. Mais les fluctuations de nombreux autres facteurs accompagnent différemment les variations de la réussite des élèves selon que l'on considère les milieux urbains ou les secteurs ruraux. Les facteurs extérieurs à l'école semblent donc jouer un rôle considérable sur le devenir des élèves. La géographie scolaire, ou plus ambitieuse de l'éducation, doit prendre sa place parmi les "sciences de l'éducation".