Phnom Penh : renaissance d'une capitale sacrifiée
Institution:
Bordeaux 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
At the beginning of the 1970's, Cambodia was stunned by internal regional political and social disturbances which have lead to the Khmer rouge government's rule in April 1975. The extremist communist system enforces an agrarian revolution without transition and delay. As unique case in the world's history, Phnom Penh and others Cambodian cities were evacuated within three days: the urban population was deported in the countryside and enslaved in work camps under the control of Angkar, a blurred xenophobic and omnipotent regime. During three years and eight months, one of the most important genocide in the 20th century was perpetrated in the greatest secrecy and indifference: 25% of the Cambodian population was exterminated. Urban populations paid an important tribute. After those bloody years, Phnom Penh officially recovered its capital functions in 1979. This revival has lead to the return of a traumatized population which has spent years away from urban life and has conferred specific identity to the city. Since the 1990's, Phnom Penh has undergone a rapid economic, spatial and demographic growth. The opening of the economy to the capitalistic world and the resulting flowing in of foreign investments are the main factors behind the economic and spatial expansion. Urban growth leads to a radial spreading of the city in provincial areas through a process of suburbanization. Nevertheless, the heritage of recent political history is still strongly perceptible on the social and spatial organization oh Phnom Penh
Abstract FR:
Au début des années 1970, le Cambodge est secoué par des troubles politiques internes mais aussi régionaux qui vont laisser place, en avril 1975, au régime khmer rouge. Ce nouveau gouvernement d'obédience communiste extrémiste impose, sans transition ni délai, une révolution agrarienne à tout un peuple. Cas unique dans l'histoire mondiale, en quelques jours Phnom Penh et les autres villes du pays sont totalement vidées de leur population. La population déportée dans les campagnes est réduite en esclavage sous la surveillance constante de " l'Angkar ", pouvoir indéfini, xénophobe et omnipotent. Durant ces trois années et huit mois, un des plus importants génocides de ce XXe siècle est perpétré dans le plus grand silence et l'indifférence ; environ 25% de la population cambodgienne va disparaître. Les populations urbaines paient un lourd tribut. Au lendemain de ces années sanglantes, Phnom Penh recouvre officiellement ses fonctions de capitale. Cette renaissance tient aussi dans le retour d'une population qui lui confère son identité. Or, les personnes qui viennent s'installer dans la ville sont traumatisées et relativement étrangères aux modes de vie urbains. Dans les années 1990, Phnom Penh connaît une croissance spatiale, démographique et économique qui peut être liée à l'ouverture sur le monde capitaliste et l'arrivée d'investissements étrangers, acteurs principaux de l'essor économique. Ce développement se traduit par un étalement de la tâche urbaine sur le territoire provincial selon des axes radiaux, et par une suburbanisation. Mais la population et la ville restent parallèlement profondément marquées par l'histoire récente.