Abstract FR:

A la charnière des années 1980 et 1990, le débat sur l'aménagement du territoire, en ce qui concerne l'espace rural tout au moins en liaison avec les perspectives de "déprise agricole", a été particulièrement marqué par les préoccupations d'ordre spatial. En contribution aux objectifs de "gestion de l'espace", le travail présenté ici porte sur l'analyse du système foncier local. Il vise à préciser comment, au-delà des évolutions globales et des contraintes qui leurs sont communes, les territoires connaissent des mutations différentes, sous l'effet du jeu des acteurs locaux, propriétaires, exploitants agricoles ou structures collectives ayant un pouvoir d'action sur l'utilisation du sol. L'objet de la première partie est de définir le cadre du travail. En particulier, elle vise à préciser en quoi les questions foncières sont au centre des préoccupations de gestion de l'espace. Elle est aussi l'occasion de s'interroger sur les sources d'information concernant l'utilisation du sol, leur signification et leur fiabilité aux différentes échelles. Les régions de moyenne montagne sont au coeur de ces préoccupations spatiales. Après un aperçu général sur l'ensemble de la montagne auvergnate, l'étude de trois secteurs, la Margeride cantalienne, le plateau de la Chaise-Dieu et le massif des Monts Dore, abordés avec une même démarche d'analyse, permet d'illustrer la diversité des évolutions, de préciser les dynamiques à l'oeuvre à l'échelle locale et d'en comprendre les déterminants essentiels. La troisième partie, est consacrée à l'approche des acteurs ayant aujourd'hui entre les mains les choix concernant l'utilisation du foncier. A partir de l'analyse de leurs logiques propres puis par la confrontation de ces logiques, elle vise à formaliser les jeux fonciers à l'oeuvre à l'échelle locale, et à en préciser les enjeux différenciés