Dispositifs de formation et développement des compétences professionnelles : la question de l'engagement dans l'agir professionnel
Institution:
StrasbourgDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Facing the economic imperative of the « promotion of intensive competitiveness, we find that under social pressures, deep modifications- especially being closer to the working world – are needed. Within this context, priority is now giver to a strategy of “thinking towards action” of training programs the aim of which is to establish the creation of activities based on the professional competence showed both by the initial idea and its practical implications. After an analysis of the processes of research leading to enlighten the development of potential, we then face the question: “how are they being created and how one can be trained to create them?” We decided to approach the problem, traditionally analyzed from the point of view of the realization of actions, under a new angle: the passage towards action. The starting point leading this work is that in order to commit oneself to professional action- meaning being able to face risks and uncertainties to do so – the individual must feel that a “role model”, who has authority, gives permission. In order to explore the processes underlying the commitment of the subject to action geared towards efficiency together with the legitimacy attached to organizations aiming at changing individuals, we based ourselves on a qualitative work founded on the analysis of discourse. The corpus behind this research analyzed 12 pedagogical documents, 22 interactive propositions lead by 3 acting individuals: former leaners, supervisors and tutors. The results show the difficulty to grasp the complexity of the “studied matter” they lead us however to change slightly our starting research hypothesis. The various forms of “legitimization” leading to the process of authorization refer more to a quest both towards socialization and recognition by others rather than to a personal individual reference.
Abstract FR:
Face à l’injonction économique de « production des compétences », la formation professionnelle a subi, sous la pression sociale, de profondes modifications parmi lesquelles un mouvement de rapprochement avec le travail. Dans ce contexte, c’est une véritable « pensée pour l’action » que les dispositifs de formation favorisent désormais pour prendre en charge la construction des compétences professionnelles à travers des activités conçues « à partir, dans et par » la pratique. Après avoir fait le point sur les recherches qui apportent un éclairage sur la question du développement des compétences au sens de « comment se forment-elles et comment y former ? », nous avons choisi d’aborder cette problématique, traditionnellement analysée du point de vue de l’effectuation de l’action, sous un angle peu abordé : celui du passage à l’action. L’hypothèse qui guide ce travail est que pour s’engager dans l’agir professionnel, c’est-à-dire être capable d’oser entreprendre des actions comportant des risques et des incertitudes, l’individu doit se sentir autorisé par une « figure » qui fait autorité pour lui. Pour explorer les processus qui soutiennent l’engagement d’un sujet dans l’agir orienté vers l’efficacité et la légitimité auxquelles sont censées préparer les organisations visant la transformation des individus, nous avons procédé à une démarche qualitative fondée sur l’analyse des discours. Le corpus sur lequel s’appuie cette recherche comprend ainsi l’analyse de 12 documents pédagogiques et 22 entretiens semi-directifs menés auprès de trois types d’acteurs : les « anciens apprenants », les directeurs pédagogiques et les tuteurs. Si les résultats pointent la difficulté de saisir la complexité de l’objet étudié, ils nous conduisent à nuancer notre hypothèse de départ. Les formes de « légitimation » où s’origine le processus d’autorisation renvoie d’avantage à une quête de socialisation et de reconnaissance par les autres plutôt qu’à une personne référente pour l’individu.