Abstract FR:

Le secteur betteravier, qui connait une profonde restructuration depuis les années cinquante, illustre les mutations actuelles d'une agriculture française toujours plus intégrée au sein de filières de production. La culture, marquée par une révolution technique et génétique à la portée d'un petit nombre d'agriculteurs, s'est fortement concentrée dans une catégorie d'exploitations au point de devenir une figure de la grande culture. Ce mouvement a été favorisé par les industriels sucriers, à la recherche de meilleurs coûts de production : la rationalisation des aires d'approvisionnement des sucreries et des modes de collecte, la modification des normes contractuelles ont provoqué nombre d'abandons en petite culture au profit d'exploitations moyennes a grandes. À l'évidence, le réseau agro-alimentaire, par ses choix et ses directives, a œuvré dans le sens de la "sélection". Enfin, le contingentement ou système de quotas de production, en voie de généralisation dans l’Europe verte, apparait comme un levier majeur de cette restructuration. Une nouvelle géographie betteravière se dessine ainsi, à la faveur du tassement de certaines régions traditionnelles (Nord-Pas-de-Calais) et de l'émergence de régions neuves promptes à répondre efficacement à la demande des fabricants, voire à l'anticiper (Champagne-Ardenne). Ce travail souhaite donc appréhender le système d'encadrement qui vise à réguler et à orienter une production, depuis l'arsenal législatif jusqu'à l'environnement syndical, technique et commercial. . . Qui pèsent sur les décisions des agriculteurs.