Les lieux du SIDA dans l'espace indien
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Abstract EN:
At the end of the twentieth century, India is one of the major epicentre of the HIV pandemic with six millions of seropositive cases estimated by the world health organisation in 1998. The under-report of the data at the national level calls for a data collection in the public and private screening centres of two states: Andhra Pradesh and Maharashtra. Its analysis allows to study the spatial processes of the epidemic as well as to characterize the sociospatial configurations of the infection. At the state level, HIV follows the urban hierarchy : from the metropolises to the villages. The epidemic has also a spatial contagion component: contaminating the peripheries of old infected centres. At the intra-urban scale, old centres and integrating spaces in the metropolises which both welcome low socioeconomic populations are more infected. In these places, the outburst of tuberculosis, hepatitis b and digestive pathologies are indicators of an increase of mortality due to aids. Mobility seems to be linked with the spread of the epidemic. Some populations appear to be the main carriers: prostitutes, migrant workers, male tourists. . . Their circular movements contribute to multiply the micro-epicentres of the infection. In fact, the vulnerability of people in the regard of the contamination seems to be the expression of life situations linked with underdevelopment. Towards the epidemic, action strategies followed by the public actors have not permitted to control it. For instance, programmes regarding condom promotion or blood contamination have been unsuccessful. Notable private actions are rare and not able to hide the catastrophe which takes place in this country.
Abstract FR:
Avec six millions de séropositifs estimés par l’OMS en 1998, l'Inde est à la fin du vingtième siècle un des épicentres majeurs de la pandémie du virus d'immunodéficience humaine. La sous-déclaration des données à l'échelon national conduit à la mise en place d'une collecte dans les centres de dépistage publics et privés de deux états (Andhra Pradesh et Maharashtra). Son analyse permet de décrypter les processus spatiaux de l'épidémie et de définir les configurations socio-spatiales de l'infection. A l'échelle étatique, la propagation du VIH suit la hiérarchie urbaine : des grandes métropoles aux villages. De plus, la propagation se double d'une composante par contiguïté : à partir de pôles anciennement infectés, le virus se propage à la périphérie. A l'échelle intra-urbaine, les centres anciens ainsi que les espaces en voie d'intégration dans les métropoles accueillant tout deux les populations d'un statut socio-économique peu élevé sont plus sévèrement touchés par l'infection. Dans ces lieux, la recrudescence de la tuberculose, de l'hépatite B et des pathologies digestives sont les indicateurs d'une augmentation de la mortalité liée au sida. La mobilité semble en cause dans la propagation de l'épidémie. Certaines populations sont ainsi des vecteurs privilégiés : prostituées, travailleurs migrants, touristes masculins. . . Leurs déplacements circulaires contribuent à multiplier les micro-épicentres de l'infection. En fait, la vulnérabilité des individus vis-à-vis de la contamination semblerait être la manifestation de situation de vies propres au sous-développement. Face à l'épidémie, les stratégies d'action menées par les acteurs publics l'ont rendue incontrôlée. En particulier, les politiques de promotion du préservatif et de non-contamination sanguine ont été des échecs. Les actions privées notables essentiellement à caractère communautaire restent rares et ne peuvent ainsi masquer la catastrophe en train de se dérouler dans ce pays.