Crise économique, retour des migrants, et évolution du système agraire sur les versants oriental et méridional des monts Bamboutous (Ouest-Cameroun)
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The economic crisis of the 80's had for consequences the State disengagement in agricultural domain and the liberalization of the export crop chain. In addition to these two internal factors, the drop in coffee world price has fastened the decline of coffee and his substitution by vegetable and food crops to compensate losses of income from coffee. Moreover, the state as well as many private enterprises have closed down and send out thousands of workers. Many of these unemployed workers returned in their native village. The return of migrants and the economic crisis have deeply modify the bamileke agrarian system. For their survival, they are practising vegetable cropping and by so doing, accentuate land pressure. Contrary to the traditionnal cropping system practiced by female, they cultivate vegetable using high fertilisation and without associating other crops. But the phytosanitary problems and the cost of input have enable the association of crops. The 90' had also many other changes in the bamileke agrarian system: not only male farmers are now doing works that were in the past reserved to female, but also, some female are acquiring land. The non practice of fallow has caused the regression of small animal rearing and therefore the lost of the importance of the hedge. So, one of the component of the bamileke "bocage" is disappearing. During the same period, we have noticed the extension of vegetable crop in the pasture highland, reducing the pasture zone with a risk of erosion of soil. The economic crisis and the return of migrants have also fastened the anarchic occupation of pasture land and the use for agriculture of marginal lands. By so doing, these marginal lands are also exposed to erosion and in a long term, this can cause environmental problems.
Abstract FR:
La crise économique qui a commencé à la fin dess années 80 a eu pour conséquences le désengagement de l'Etat dans le domaine agricole et la libéralisation de la filière des produits d'exportation. A ces deux facteurs internes s'est ajouté la chute du cours de café qui a entraîné le déclin de la caféiculture et sa substitution par le maraîchage et les cultures vivrières marchandes. Par ailleurs, les licenciements massifs effectués par l'Etat et les entreprises privées ont provoqué le retour des migrants dans leur village d'origine. Ce retour des migrants, joint à la crise économique a entraîné une modification profonde du système agraire bamiléké. Pour assurer leur survie, les migrants de retour se sont mis à pratiquer les cultures maraîchères, accentuant ainsi la pression foncière. A la différence des systèmes vivriers pratiqués traditionnellement par les femmes, ils ont pratiquué le maraîchage en culture pure avec de fortes fertilisations. Mais des problèmes phytosanitaires et le côut des intrants les ont conduit à remettre en cause cette culture pure au profit de l'association. La décennie 90 a été marquée par bien d'autres changements dans le système agraire bamiléké: non seulement les hommes se sont mis à effectuer les travaux agricoles jadis reservés exclusivement aux femmmes, mais une partie de celles-ci ont aussi accédé à la propriété foncière. L'absence de la jachère dans les ex^ploitations a entraîné la quasi disparition de l'élevage domestique des petits ruminants et par voie de conséquences a fait perdre à la haie une grande partie de sa raison d'être. C'est ainsi qu'un des constituants du bocage bamiléké est en voie de disparition. Au cours de la même période, on a assisté à une extension des cultures maraîchères sur les zones d'altiude reservées au pâturage, ce qui a réduit d'autant l'espace disponible pour l'élévage transhumant et fait courir le risque d'une érosion des sols. La crise économique et le retour des migrants ont favorisé l'occupation anarchique des zones d'altitude et la mise en culture des ripilsives. Leur dégradation pourrait causer à terme des problèmes environnementaux.